L’Iran reprend la production de son uranium enrichi à 20%

Regain de tension dans le Golfe. Lundi 4 janvier, l’Iran annonce la reprise de ses activités d’enrichissement de l’uranium à 20%, avec un objectif de production fixé à 120 kg annuels, au mépris des engagements pris par le pays dans le cadre de l’accord international de 2015 qui a fixé un seuil autorisé de 3.67%. Depuis le retrait des Etats-Unis du pacte en 2018, l’Iran avait déjà transgressé les accords de Vienne en 2019 par l’enrichissement de son uranium à 5%, justifiant ce procédé par sa nécessité pour conduire des “activités pacifiques”.

 

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Les restrictions imposées par le pacte de Vienne avaient pour principal objectif de garantir un temps nécessaire de 1 an pour produire suffisamment d’uranium enrichi permettant de fabriquer une bombe atomique, et ce pour une durée de 10 ans. Cette précaution ayant pour but de donner à l’occident le temps de réagir si l’Iran se lançait dans la fabrication de la bombe nucléaire.

Afin de fabriquer une bombe, le niveau d’enrichissement requis est de 90%, ce qui semble bien loin des 20% annoncés par l’Iran. Seulement, la barre des 20 premiers points est la plus laborieuse à atteindre. “Enrichir de l’uranium de 20 % à 90 % est beaucoup plus facile et rapide que de l’enrichir de 3 % à 20 %. Le signal est donc symbolique, même si le symbole est fort.” explique François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran et expert de la question iranienne.

Bien que la mesure inquiète, il ne s’agirait donc que d’une provocation symbolique en réponse à la pression exercée par l’administration Trump sur l’Iran, dont la stratégie est de se mettre en position de force avant d’engager les négociations avec l’administration Biden pour lever les sanctions américaines qui paralysent son économie.

Outre les retombées économiques des sanctions américaines et des restrictions du pacte de Vienne, les tensions politiques intérieures au sein de la République islamique pourraient également expliquer l’engagement de ce bras de fer avec Washington. Après l’assassinat du général Soleimani et de Mohsen Fakhrizadeh, un éminent physicien spécialiste du nucléaire, que l’Iran attribut à Israël, le gouvernement Iranien se voit contraint de suivre la ligne directrice de ceux qui jugent que les inimitiés entre l’Iran et les Etats-Unis ne cesseront pas avec l’administration Biden. D’après Clément Therme, docteur en sociologie spécialiste du monde iranien, “les assassinats ciblés ne freinent pas le programme nucléaire iranien, mais au contraire conduisent à son accélération.”

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