Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie commençait jeudi, le président Vladimir Poutine a rappelé au monde l’arsenal nucléaire que possède son pays.
“Quiconque essaie d’entraver notre travail, sans parler de créer des menaces pour notre pays et notre peuple, doit savoir que la réponse russe sera immédiate et entraînera des conséquences inédites dans l’histoire”, a-t-il déclaré dans une allocution depuis Moscou.
Il a ajouté : “Personne ne devrait douter que toute attaque directe contre notre pays entraînera la destruction et des conséquences désastreuses pour tout agresseur potentiel”, notant que la Russie “est l’une des puissances nucléaires les plus fortes du monde”, et qui possède un certain avantage grâce à un ensemble d’armes à la pointe de la technologie.
Jusqu’à présent, l’Ukraine a affirmé vouloir la paix et n’avoir aucune intention de se battre si ce n’est pour se défendre. Les États-Unis et d’autres puissances se sont engagés à imposer des sanctions sévères à la Russie mais n’ont pas envoyé leurs forces en Ukraine.
Avec une menace aussi évidente, cela vaut la peine de s’interroger sur la capacité nucléaire de la Russie.
Bien que la Russie ait considérablement réduit son stock d’armes nucléaires depuis la guerre froide, elle conserve toujours le plus grand stock d’ogives nucléaires au monde.
Début 2022, la Russie disposait d’environ 4 447 ogives, dont 1 588 déployées sur des bases de missiles balistiques et de lanceurs lourds, avec environ 977 autres ogives stratégiques et 1 912 ogives non stratégiques en réserve.
L’Ukraine a également hérité d’un grand nombre d’armes nucléaires après l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, mais le pays a décidé de se désarmer complètement en vertu du mémorandum de Budapest de 1994, qui prévoyait des garanties de sécurité pour le pays de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Russie.
Jusqu’à présent, la Russie a déployé des véhicules “à double capacité” qui pourraient théoriquement lancer des attaques nucléaires près de l’Ukraine, mais rien n’indique sur le terrain que le pays a réellement déployé des armes ou des unités nucléaire, et la Russie elle-même n’a annoncé aucun projet de recours à ces armes.
En 2018, un examen de l’administration de l’ancien président américain Donald Trump a révélé que “la stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. On estime à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou la première utilisation effective d’armes nucléaires servirait à (réduire l’intensité) du conflit dans des conditions favorables à la Russie”. La Russie de son côté a confirmé qu’elle utilisait ses armes nucléaires “exclusivement comme moyen de dissuasion”.
Même sans la menace d’une guerre nucléaire, une invasion de l’Ukraine pourrait entrainer des conséquences désastreuses.
Au moins 150 000 soldats russes se tiennent prêts à la frontière, selon des responsables américains de la défense, et le président Ukrainien Volodymyr Zelensky a averti que “toute provocation, toute étincelle pouvant conduire à un incendie détruirait tout”.
Selon les estimations des services de renseignement américains, jusqu’à 50 000 personnes pourraient être tuées ou blessées en cas d’invasion à grande échelle, et près de 5 millions de personnes pourraient devenir des réfugiés.