Les États-Unis enquêtent sur le Qatar sur la base d’allégations de financement des gardiens iraniens de la révolution islamique

Le département d’État a ouvert une enquête sur un rapport du gouvernement israélien selon lequel la monarchie qatarie finance le Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran, une organisation classée dans la liste américaine des entités terroristes.

“Nous examinons les allégations”, a déclaré un porte-parole du département d’État au début du mois, rappelant que “le Qatar et les États-Unis ont un partenariat stratégique et sécuritaire solide pour lutter contre le terrorisme. Le Qatar est l’un des alliés militaires les plus proches des États-Unis. La coopération militaire et sécuritaire entre les États-Unis et le Qatar contribue à la sécurité et à la stabilité de la région.”

Les activités présumées de financement du terrorisme dont est accusé Doha ont fait surface lors de la réunion du mois dernier au bureau ovale de la Maison Blanche, entre le président Joe Biden et le président israélien sortant Reuven Rivlin.

Plusieurs ministères du gouvernement israélien ont été contactés, dont le ministère des Affaires étrangères. Tous ont gardé le silence sur la question. Les gouvernements israéliens, en règle générale, rejettent systématiquement les fausses informations. L’absence d’un démenti indique le sérieux de ces renseignements qui ont été directement transférés à l’administration Biden.

Rivlin a fourni à la Maison Blanche des informations sur “le financement récent que le Qatar a fourni au Corps des gardiens de la révolution islamique d’Iran”, selon un responsable diplomatique israélien qui a requis l’anonymat et qui a précisé que l’information avait alarmé les responsables américains lors de la réunion.

Jeudi, le ministre des Affaires étrangères Anthony Blinken a rencontré le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, pour discuter des crises qui affligent l’Afghanistan, le Yémen et le Liban.

La version perse de l’agence de presse américaine “Voice of America” a confirmé par l’intermédiaire d’une deuxième source qu’Israël avait fourni des renseignements à Biden sur le financement qatari des Gardiens de la révolution islamique d’Iran.

La Force Quds, une branche des Gardiens de la révolution iraniens en grande partie responsable des opérations terroristes en dehors de l’Iran, a tué plus de 600 militaires américains au Moyen-Orient.

Son chef, Qassem Soleimani, a été tué en janvier 2020 lors d’une frappe de drones américains en Irak. Après sa mort, Ismail Qaani a été nommé à la tête de l’organisation.

Un commentaire a été demandé au ministère qatari des Affaires étrangères et à ses ambassades à Washington et à Berlin.

La réunion à laquelle a participé Rivlin à la Maison Blanche a coïncidé avec une déclaration de l’armée américaine selon laquelle “les États-Unis ont fermé des bases tentaculaires au Qatar qui abritaient autrefois des entrepôts remplis d’armes et ont déplacé les fournitures restantes vers la Jordanie, dans une démarche qui, selon les analystes, permet à Washington de mieux traiter avec l’Iran et qui reflète les priorités changeantes de l’armée dans la région.”

La source militaire a déclaré que les États-Unis avaient fermé le camp principal et le camp sud d’Al-Sailiya, ainsi que le dépôt de munitions Falcon.

La petite monarchie du Qatar, riche en gaz naturel et en pétrole, a été impliquée dans des allégations selon lesquelles elle aurait financé un large éventail de mouvements et d’États terroristes sunnites et chiites, dont le Hezbollah libanais et l’Etat islamique.

Les récentes allégations de Rivlin pourraient créer de nouvelles tensions entre le Qatar et les États-Unis qui comptent environ 10 000 militaires stationnés sur la base aérienne d’Al Udeid.

La monarchie qatarie dirigée par l’émir Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, a de nombreuses fois été accusée de financer le terrorisme et met à nouveau l’administration américaine dans l’embarras. Le statut du Qatar en tant que principal sponsor présumé du terrorisme international pourrait compliquer son rôle dans l’organisation de la Coupe du monde de 2022.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here