Emmanuel Macron organise une conférence humanitaire pour Gaza

Le président français Emmanuel Macron a organisé jeudi une conférence humanitaire pour la population de Gaza et a appelé Israël à épargner les civils dans sa guerre contre le Hamas. Soucieux de « rééquilibrer » la position de la France face au conflit israélo-palestinien, Macron a déclaré que « toutes les vies ont la même valeur » et que le combat contre le terrorisme « ne peut jamais être menée sans règles ».

La conférence, qui s’est tenue à l’Élysée, a rassemblé des représentants de pays occidentaux et arabes, des Nations unies et d’organisations non gouvernementales, dans le but de fournir une aide d’urgence aux civils de la bande de Gaza, pilonnée par Israël dans le cadre de sa guerre contre le Hamas. Les autorités israéliennes n’ont pas participé aux discussions, a précisé le cabinet d’Emmanuel Macron.

Le président a réitéré ses appels à une pause humanitaire dans les opérations israéliennes. Il a déclaré qu’en attaquant Israël le 7 octobre, le Hamas « a pris la responsabilité d’exposer les Palestiniens à de terribles conséquences » et il a de nouveau défendu le droit d’Israël à se défendre.

M. Macron a également insisté sur la nécessité de protéger les civils. « C’est absolument essentiel. Ce n’est pas négociable », a-t-il déclaré. « Toutes les vies ont la même valeur et il n’y a pas deux poids deux mesures pour ceux d’entre nous qui ont des valeurs universelles et humanistes. »

« La lutte contre le terrorisme ne peut jamais être menée sans règles. Israël le sait. Le piège du terrorisme est le même pour nous tous : céder à la violence et renoncer à nos valeurs », a-t-il ajouté.

Plus de 1,5 million de personnes – soit environ 70 % de la population de Gaza – ont fui leurs domiciles. Le montant nécessaire pour répondre à la crise dans les zones palestiniennes est estimé à 1,2 milliard de dollars.

Le président chypriote, Nikos Christodoulides, devait présenter son projet de couloir maritime humanitaire vers Gaza, qui, selon lui, vise à assurer « un flux soutenu et sûr d’aide humanitaire à Gaza dans l’immédiat, à moyen et à long terme ». Les navires achemineraient l’aide depuis le port principal de Chypre, Limassol, situé à environ 410 kilomètres.

Les autorités françaises ont indiqué qu’elles envisageaient également d’évacuer les blessés vers des navires-hôpitaux en Méditerranée, au large de la côte de Gaza. Paris a envoyé un porte-hélicoptères au large de Chypre et en prépare un deuxième avec des capacités médicales à bord.

Les discussions de jeudi ont également porté sur le soutien financier et d’autres moyens d’aider les civils de Gaza. Plus de 50 nations étaient attendues, dont plusieurs pays européens, les États-Unis et des puissances régionales comme la Jordanie, l’Égypte et les pays du Golfe, a indiqué la présidence française. Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, le Dr. Mohammad Shtayyeh, était également présent.

Le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens, le plus haut responsable de l’aide des Nations unies et le président du Comité international de la Croix-Rouge devaient fournir des détails sur les besoins urgents dans la bande de Gaza.

La France devrait annoncer un financement supplémentaire. Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, Paris a fourni 20 millions d’euros d’aide humanitaire supplémentaire à Gaza par l’intermédiaire des Nations unies et d’autres partenaires, et a envoyé 54 tonnes d’aide via trois vols vers l’Égypte.

Mardi, le gouvernement allemand a déclaré qu’il fournirait 20 millions de fonds supplémentaires, en plus du déblocage de 71 millions d’euros déjà affectés à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens à la suite d’une étude qu’il a lancée après l’attaque du Hamas.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, étaient également présents. L’Union européenne est le premier fournisseur d’aide aux Palestiniens. Elle a envoyé près de 78 millions d’euros (83 millions de dollars) cette année.

Amnesty International a salué l’initiative de la conférence humanitaire et a appelé les États à « faire pression pour que toutes les parties décident immédiatement d’un cessez-le-feu, car il s’agit là d’une condition préalable essentielle pour que la population de Gaza puisse bénéficier d’une aide humanitaire durable, efficace et concrète ».

Mercredi soir, des militants des droits de l’homme affiliés à plusieurs groupes dont Médecins sans frontières, Action contre la faim et Médecins du monde, se sont rassemblés près de la Tour Eiffel pour demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

« Si les parties impliquées dans cette conférence ne discutent que de détails techniques comme le nombre de camions à faire passer, il s’agira d’une discussion cosmétique qui retardera le véritable enjeu, le cessez-le-feu », a déclaré dans un communiqué Michel Lacharité, responsable des opérations d’urgence de Médecins sans frontières France.

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