Le sommet pour la paix en Egypte s’achève sans progrès sur le cas de Gaza

Lors du sommet pour la paix au Caire, les dirigeants arabes ont condamné les bombardements israéliens sur Gaza, tandis que la partie européenne a déclaré que les civils devraient être protégés, mais en l’absence d’Israël et des hauts fonctionnaires américains, il n’y a pas eu d’accord sur la manière d’arrêter les violences.

L’Égypte, qui a convoqué et accueilli la réunion, a exprimé l’espoir de voir les participants appeler à la paix et reprendre les efforts visant à résoudre le problème des Palestiniens, qui cherchent depuis des décennies à obtenir un Etat.

Mais la réunion s’est achevée sans que les dirigeants et les ministres des affaires étrangères ne se soient mis d’accord sur une déclaration commune, deux semaines après le début d’un conflit qui a fait des milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire dans l’enclave de Gaza, qui compte 2,3 millions d’habitants et qui est soumise à un siège total.

Les diplomates participant aux pourparlers ne se sont pas montrés optimistes quant à une percée, avec Israël qui prépare une invasion terrestre de Gaza avec l’objectif d’éliminer le groupe palestinien militant Hamas, qui a massacré 1 400 personnes en Israël.

Le ministère de la santé de Gaza a déclaré samedi que les frappes aériennes et les missiles israéliens avaient tué au moins 4 385 Palestiniens depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre.

Alors que les États arabes et musulmans ont appelé à une cessation immédiate de l’offensive israélienne, les pays occidentaux ont pour la plupart exprimé des objectifs plus réalistes, comme l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils.

Le roi Abdallah de Jordanie a dénoncé « le silence mondial » sur les attaques d’Israël, qui ont tué des milliers de personnes dans la bande de Gaza gouvernée par le Hamas, faisant plus d’un million de sans-abri, et a appelé à une approche impartiale du conflit israélo-palestinien.

« Le message que le monde arabe entend indique que les vies palestiniennes comptent moins que les vies israéliennes », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il était indigné et peiné par les actes de violence perpétrés contre des civils innocents en Israël, à Gaza, et en Cisjordanie occupée.

De son côté, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré que les Palestiniens ne seraient ni déplacés ni chassés de leurs terres.

« Nous ne partirons pas, nous ne partirons pas », a-t-il insisté lors du sommet.

La France a appelé à la mise en place d’un couloir humanitaire dans la bande de Gaza, qui pourrait conduire à un cessez-le-feu. La Grande-Bretagne et l’Allemagne ont exhorté l’armée israélienne à faire preuve de retenue et l’Italie a déclaré qu’il était important d’éviter l’escalade.

Les États-Unis, le plus proche allié d’Israël et acteur clé de tous les efforts de paix passés dans la région, n’ont envoyé au Caire que leur chargé d’affaires, qui n’a pas pris la parole en public lors de la réunion.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que l’objectif principal du sommet était « d’écouter les uns et les autres ».

Cependant, « nous comprenons que nous devons travailler davantage ensemble » sur des questions telles que la situation humanitaire, la prévention d’une escalade régionale et le processus de paix israélo-palestinien, a-t-il ajouté.

Israël a juré de supprimer le Hamas « de la surface de la terre » à la suite de l’attaque sanglante du 7 octobre, qui constitue l’attaque militante palestinienne la plus meurtrière depuis la création de l’Etat d’Israël il y a 75 ans.

Israël a déclaré avoir demandé aux Palestiniens de se déplacer vers le sud de la bande de Gaza pour leur sécurité, mais la bande côtière ne mesure que 45 km de long et les frappes aériennes israéliennes ont également touché le sud de Gaza.

Les États arabes craignent que l’offensive ne pousse les habitants de Gaza à quitter définitivement leurs maisons, voire à se réfugier dans les États voisins, comme cela s’est produit lorsque les Palestiniens ont fui ou ont été contraints de quitter leurs domiciles lors de la guerre de 1948 qui a suivi la création d’Israël.

L’Égypte craint l’insécurité près de sa frontière avec Gaza dans le nord-est du Sinaï, où elle a dû faire face à une insurrection islamiste qui a atteint son apogée après 2013 et qui est désormais largement contenue.

La Jordanie, où vivent de nombreux réfugiés palestiniens et leurs descendants, craint qu’une conflagration plus importante ne donne à Israël l’occasion d’expulser massivement les Palestiniens de Cisjordanie.

Le roi Abdallah a déclaré que les déplacements forcés « constituent un crime de guerre au regard du droit international et une ligne rouge pour chacun d’entre nous ».

Peu avant l’ouverture du sommet, des camions chargés d’aide humanitaire ont commencé à entrer à Gaza par le point de passage de Rafah. L’Égypte tente depuis plusieurs jours d’acheminer l’aide humanitaire à Gaza par ce point de passage, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël.

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