Un nouveau soulèvement menace le régime syrien depuis Deraa et Soueida

Les soulèvements populaires ont repris dans plusieurs régions des gouvernorats de Deraa et de Soueida dans le sud de la Syrie. Des centaines de Syriens ont manifesté contre la détérioration des conditions économiques après la suppression de la subvention au carburant.

L’escalade du mouvement social impose un nouveau défi à un régime qui résiste avec peine depuis des années, notamment grâce au soutien de la Russie qui est actuellement occupé par la guerre en Ukraine, et au soutien de l’Iran, actuellement engagé dans le processus de la réconciliation régionale.

Il y a environ une semaine, les deux gouvernorats ont été témoins de mouvements populaires suite à la décision des autorités de supprimer les subventions sur les carburants, dans le contexte d’une crise économique qui asphyxie la population depuis plus de 12 ans.

Dans le gouvernorat de Deraa, considéré comme le berceau du soulèvement qui a éclaté en 2011 avant d’être violemment réprimé par le réprime, des dizaines d’habitants ont rejoint une manifestation organisée dans la ville de Bosra al-Sham, scandant des slogans contre le président Bachar el-Assad.

« Nous sommes sortis pour confirmer la poursuite de la révolution syrienne et des revendications pour lesquelles nous sommes sorties en 2011 », a déclaré le militant Ahmed al-Miqdad.

A Bosra al-Sham, une ville sous contrôle des factions syriennes qui ont conclu des accords de règlement avec Damas sous les auspices russes en 2018, les manifestants ont brandi des banderoles portant des slogans comme « Partez, nous voulons vivre » ou « Le silence aujourd’hui signifie la prolongation de la tyrannie ».  

L’Observatoire syrien a fait état de manifestations ayant eu lieu dans différentes zones de Deraa et de ses environs, « confirmant les revendications qui réclament le départ du chef du régime syrien et la mise en place d’une transition politique ».

Le Bureau de documentation des martyrs de Deraa, un organisme local qui compte dans son équipe des militants de l’opposition, a recensé des mouvements contestataires dans au moins neuf points du gouvernorat, notamment à Muzayrib, Tafas et Nawa.

La ville de Deraa et ses environs ont connu une escalade militaire à l’été 2021, trois années après un règlement exceptionnel conclu par la Russie, selon lequel les combattants des factions de l’opposition ne devaient rendre que leurs armes lourdes en échange de leur maintien dans leurs zones. Les forces du régime ne s’étaient pas déployées dans toute la province.

À la suite de cette escalade, les combattants ayant refusé le règlement ont été expulsés et d’autres ont rejoint les rangs de l’armée. Toutefois, la province est encore victime d’affrontements et d’assassinats qui surviennent de temps à autre.

Dans le gouvernorat de Soueida, fief de la minorité druze en Syrie, des centaines de personnes ont manifesté sur la place al-Karama dans la ville d’al-Soueida, dans un mouvement qui, selon l’OSDH, est le plus important ayant eu lieu depuis le début des manifestations vers la fin de la semaine dernière.

La ville d’al-Soueida a fait exception tout au long des années du conflit, car les Druzes de Syrie, qui représentent 3% de la population, ont réussi dans une large mesure à éviter les répercussions de la guerre en n’ayant pas pris les armes contre Damas. En outre, très peu parmi eux ont rejoint l’opposition. Des dizaines de milliers de jeunes Druzes ont évité la conscription obligatoire, préférant se battre uniquement pour défendre leur région, et Damas a fermé les yeux sur leur cas.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here