Lors d’une réunion sur le climat qui a réuni 26 pays jeudi à Bruxelles, le Dr. Sultan al-Jaber, président désigné de la COP28 et ministre de l’industrie et des technologies avancées, a présenté ce qu’il a appelé un plan « basé sur la science et orienté vers l’action ».
« Aujourd’hui, j’appelle chacun d’entre nous à rompre avec le statu quo, à s’unir autour d’une action décisive et à obtenir des résultats qui changent la donne », a-t-il déclaré aux représentants.
« Nous devons remettre en question les anciens schémas construits au siècle dernier. Nous devons briser les cloisonnements qui ralentissent le progrès. Et nous devons combler les fossés qui bloquent les percées décisives », a-t-il poursuivi.
La COP28 aura lieu à Dubaï à partir du 30 novembre prochain, au moment où le monde achèvera le premier « bilan mondial » des progrès accomplis en termes de lutte contre le changement climatique.
Sultan al-Jaber a appelé les gouvernements à mettre à jour leurs plans d’émissions d’ici septembre afin d’assurer leur alignement sur l’objectif qui consiste à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, un objectif qu’il a affirmé être « l’étoile polaire » de son plan pour la COP28.
Il a expliqué que la COP28 s’articulera autour de quatre piliers : accélérer la transition énergétique, augmenter le financement de la lutte contre le changement climatique, se concentrer sur les individus et faire de l’inclusivité une caractéristique du sommet de Dubaï.
Concernant la transition énergétique, les pays seront invités à développer les sources d’énergie propres et à optimiser l’efficacité énergétique.
Lors des discussions de Bruxelles, le président désigné de la COP28 a appelé les pays à utiliser « tous les outils disponibles pour réduire les émissions », y compris l’énergie nucléaire et le stockage dans des batteries.
Parmi les objectifs fixés par M. Al Jaber figurent le triplement de la production d’énergie renouvelable, le doublement des mesures d’efficacité énergétique et la production d’hydrogène à hauteur de 180 millions de tonnes par an d’ici à 2030. Il a ajouté que les compagnies pétrolières devraient s’efforcer de réduire les émissions de méthane à zéro d’ici 2030.
« Nous devons nous concentrer sur la construction du système énergétique de l’avenir », a-t-il déclaré.
L’accent mis sur la finance s’inscrit dans un contexte d’appels à réformer un système mondial qui « ne rend pas la finance suffisamment disponible, accessible ou abordable », selon Sultan al-Jaber.
Il a appelé les donateurs à doubler le financement d’ici à 2025. Actuellement, les Émirats arabes unis collaborent avec des institutions comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et le G20 afin d’élaborer des plans permettant de débloquer plus de fonds.
Le troisième pilier du plan de la COP28 se concentre sur les vies humaines et les moyens de subsistance et adopte « une approche centrée sur l’homme qui met l’accent sur la nature, l’alimentation, la santé et la résilience », a déclaré M. al-Jaber.
La COP28 sera la première conférence des Nations unies sur le climat dont l’un des thèmes sera la santé, a déclaré la présidence des Émirats arabes unis, qui prévoit de l’organiser en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, le Royaume-Uni, l’Allemagne, le Kenya, l’Égypte, le Brésil et les Fidji.
En définissant le quatrième pilier de l’inclusivité, il a déclaré que le monde ne pourrait réussir à lutter contre le changement climatique qu’en « engageant chaque personne, chaque génération et chaque recoin de la société ».
« L’inclusivité totale sera la marque de fabrique de la direction de la COP28 », a-t-il déclaré.
Il a indiqué que la COP28 inclura le plus grand programme de jeunes délégués climatiques jamais mis en place et un pavillon pour les populations indigènes. La présidence affirme vouloir « exploiter les préoccupations et la sagesse » des communautés indigènes qui protègent une grande partie de la biodiversité mondiale.
