La mouvance sadriste revient sur la scène politique irakienne après de longs mois de repli sur ordre de son leader, Moqtada al-Sadr, à travers la participation aux élections aux conseils provinciaux.
Ces élections sont importantes pour la consolidation et le repositionnement du Mouvement, car elles sont davantage attachées à la localité et à la proximité qu’aux problèmes des citoyens, étant donné que les conseils provinciaux sont plus proches des micro-gouvernements locaux.
Aujourd’hui, lundi, un important dirigeant du mouvement a révélé la participation des sadristes aux élections des conseils provinciaux prévues fin 2023, selon l’agence kurde irakienne Shafaq News.
Il s’agit de la première action politique des sadristes après le retrait de Moqtada al-Sadr de la vie politique l’année dernière, à la suite d’affrontements avec les forces affiliées au Cadre de coordination, qui comporte des éléments chiites fidèles à l’Iran. Ce conflit qui a commencé sur la scène politique s’est transformé par la suite en affrontements meurtriers.
L’agence irakienne a cité un éminent dirigeant sadriste ayant demandé à ne pas être identifié, disant : « La direction du mouvement sadriste a décidé de participer aux élections des conseils provinciaux et aux machines électorales du Mouvement à Bagdad et dans les villes du centre et du sud. Elle a commencé à travailler de façon informelle afin de finaliser les arrangements techniques et logistiques. »
« Le mouvement sadriste se présentera aux élections des conseils provinciaux à travers trois listes électorales. Il y aura une liste pour la capitale, Bagdad, une liste pour les villes du sud, et une troisième liste électorale pour les villes du centre » a-t-il poursuivi, expliquant que « les listes mentionnées ne porteront pas nécessairement des noms ou une orientation officielle du Mouvement, mais elles lui appartiendront exclusivement ».
En mars dernier, le parlement irakien a voté la tenue des élections provinciales et a fixé la date du 6 novembre 2023.
Récemment, la possibilité de reporter les élections locales à avril 2024 a été évoquée, afin de persuader les sadristes d’y participer.
Cependant, la même source a indiqué qu’au sein du Cadre de coordination, les avis sur cette question sont partagés. Asaib Ahl al-Haq, dirigé par Qais Khazali, et la Coalition État de droit dirigée par Nouri al-Maliki, refusent de reporter les élections et insistent pour qu’elles aient lieu à la fin de l’année même si elles sont boycottées par le mouvement sadriste.
Asaib Ahl al-Haq et la coalition État de droit comptent parmi les opposants chiites les plus farouches au mouvement sadriste. Entre les trois parties, il existe depuis plusieurs années des querelles et des règlements de compte non résolus.
De son côté, Muqtada al-Sadr n’a ni confirmé ni infirmé son intention de se présenter aux élections provinciales, mais il est connu pour aimer les surprise et les manœuvres politiques.
