Plusieurs dossiers sensibles devraient être discutés entre le prince Mohammed ben Salmane, prince héritier et Premier ministre d’Arabie saoudite, et le président français Emmanuel Macron, à l’occasion de la visite officielle du prince héritier en France, où il est arrivé mercredi, accompagné d’une importante délégation ministérielle.
Le gouvernement français a indiqué dans un communiqué que le monarque saoudien arrivera à l’Elysée à une heure et quart vendredi après-midi, où il sera reçu par le président français.
La visite du prince héritier à Paris suscite une grande attention politique et bénéficie d’une large couverture médiatique. Le communiqué du gouvernement indique que les entretiens entre les deux parties se dérouleront autour d’un déjeuner durant lequel divers dossiers seront traités, dont les relations bilatérales existantes entre les deux pays.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du « partenariat stratégique » ancien et renouvelé qui lie les deux parties, et qui a été mis en avant lors des différentes rencontres qui ont réuni le président français et le prince héritier.
Les axes de discussion
La question des défis régionaux et internationaux, dont les développements positifs dans la région, occupera une grande partie de la réunion. Le communiqué de l’Elysée a déclaré que les pourparlers aborderont « les défis de la stabilité régionale ainsi que les grands problèmes régionaux, et plus particulièrement leur impact sur le reste du monde ».
Alors que la déclaration présidentielle n’a évoqué que les généralités des thèmes qui seront traités, des sources officielles ont rapporté que les deux hauts responsables discuteront de la sécurité du Golfe, de la lutte contre le terrorisme, de l’évolution du dossier nucléaire iranien, de la guerre au Yémen, du vide présidentiel qui dure depuis plus de 8 mois au Liban, ainsi que de la réhabilitation de la Syrie au sein de la Ligue arabe.
La France avait salué l’accord saoudo-iranien visant à rétablir les relations diplomatiques et rouvrir les ambassades des deux pays à Riyad et Téhéran. Les sources s’attendent à ce que le président Macron informe le prince héritier du contenu de la conversation téléphonique qu’il a eue samedi avec le président iranien Ibrahim Raissi, et qui a duré plus d’une heure.
Les dossiers internationaux
Au niveau international, deux dossiers principaux seront abordés : la guerre en Ukraine et le sommet que Paris accueillera les 22 et 23 juin. En sa qualité de président du sommet arabe du mois dernier à Djeddah, le président Macron a joué un rôle dans le dossier ukrainien en encourageant le président Volodymyr Zelensky à accepter l’invitation de l’Arabie saoudite et à parler aux dirigeants arabes. Macron a mis à sa disposition un avion officiel français qui l’a conduit en Arabie saoudite puis au Japon, où se tenait le sommet du G7. Le président français cherche encore à exhorter les pays qui ont adopté une position neutre à se ranger du côté de l’Ukraine. Lors de leur précédente rencontre, les deux parties avaient convenu de limiter les effets négatifs de la guerre en Ukraine, notamment en termes de hausse des prix de l’énergie et de sécurité alimentaire.
Sommet de Paris
Le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé par la France et l’Inde représente un autre dossier international important. Les discussions porteront sur les préparatifs avec l’examen des attentes de chacun. Le prince Mohammed ben Salmane dirige la délégation officielle du royaume. Le but du sommet, comme l’expliquent des sources de l’Elysée, est de « mobiliser les ressources financières publiques et privées là où elles sont nécessaires, que ce soit pour lutter contre la pauvreté dans les régions les plus touchées ou pour protéger la biodiversité, lutter contre le changement climatique et réaliser une transition écologique ».
Des sources françaises ont déclaré à Asharq Al-Awsat que Paris considère Riyad comme un acteur majeur, non seulement en raison de ses capacités de financement, mais aussi grâce à ses politiques environnementales, comme en témoignent ses grands projets urbains et sa quête d’un environnement vert avec une économie exempte de carbone.
