Moscou propose une feuille de route pour la normalisation entre Ankara et Damas

A l’occasion de la réunion quadripartie des ministres des Affaires étrangères de Turquie, de Syrie, d’Iran et de Russie aujourd’hui, Moscou a proposé par le biais de son ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov, d’élaborer une feuille de route pour normaliser les relations entre Damas et Ankara, soulignant l’importance de travailler à rétablir les liens logistiques entre la Syrie et la Turquie.

« Le meilleur résultat de notre réunion d’aujourd’hui pourrait être de parvenir à un accord pour désigner des experts chargés de rédiger une feuille de route pour la normalisation turco-syrienne, qui sera ensuite présentée à nos chefs d’État », a déclaré M. Lavrov au début de la réunion.

« Cette feuille de route doit permettre de définir clairement les positions de la Syrie et de la Turquie sur les questions qui leur sont prioritaires, c’est-à-dire de résoudre le problème de la restauration du contrôle du gouvernement syrien sur l’ensemble des terres du pays, d’assurer la fiabilité et la sécurité de la frontière commune de 950 kilomètres avec la Turquie et de prévenir les attaques transfrontalières et les infiltrations terroristes », a-t-il poursuivi.

« Il est également important de faire référence au rétablissement des liens logistiques qui ont été rompus entre les deux pays voisins et à la reprise de la coopération économique sans aucun obstacle », a-t-il déclaré, ajoutant : « Nous sommes tous concernés par le rétablissement des relations entre la Syrie et la Turquie sur la base de l’égalité et du respect mutuel. »

Sergei Lavrov a également mis en garde contre un plan américain visant à déstabiliser la Syrie et à bloquer la voie au règlement de la crise.

« Selon nos informations, les Américains ont commencé à former la soi-disant Armée syrienne libre dans les environs de Raqqa, avec la participation de représentants de clans arabes locaux, de militants de l’Etat islamique et d’autres organisations terroristes, dans le but clair d’utiliser ces militants contre les autorités légitimes en Syrie pour déstabiliser le pays », a-t-il déclaré, ajoutant que les ministres de la Défense de Turquie, de Syrie, de Russie et d’Iran avaient récemment discuté de ces questions.

En outre, le ministre russe des Affaires étrangères a souligné que faciliter le retour des réfugiés syriens en toute sécurité dans leur pays est une priorité pour la Russie, la Syrie, la Turquie et l’Iran, notant que « le lancement du processus de normalisation turco-syrien au format Astana impacte positivement non seulement la situation autour de la Syrie, mais également l’ambiance générale dans la région du Moyen-Orient. »

Cette annonce est un coup de pouce diplomatique pour le président Recep Tayyip Erdogan, à quelques jours à peine des élections de dimanche qui représentent pour le président le défi le plus difficile depuis son arrivée au pouvoir il y a 21 ans.

Au début du conflit, Erdogan a soutenu les efforts de l’opposition pour renverser le président syrien Bachar al-Assad et a maintenu une présence militaire dans les régions du nord du pays. Il a ensuite renoncé à cette voie après que la Turquie a sombré dans une grave crise économique il y a deux ans et s’est rapprochée d’anciens rivaux dans la région. Il cherche désormais à tenir un sommet avec Assad, mais Damas a refusé et a déclaré que la Turquie devait d’abord retirer ses soldats, alors que les opposants au président turc soutiennent la réconciliation avec la Syrie, qui représente l’un des enjeux les plus importants de la campagne électorale turque.

Erdogan s’est engagé à accélérer le retour d’environ quatre millions de réfugiés et de migrants syriens qui ont fui vers la Turquie pour échapper à la pauvreté et à la guerre dans leur pays. Parvenir à un accord avec Damas est une condition pour la mise en place de ce processus.

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