Les femmes israéliennes se mobilisent pour soutenir les femmes iraniennes

Une manifestation de soutien envers l’Iran au cœur de l’État hébreu peut sembler pour le moins improbable, c’est pourtant ce qui s’est produit aujourd’hui, jeudi, au parc de l’Indépendance. Une centaine d’Israéliens, dont une majorité de femmes, se sont rassemblés pour soutenir les femmes qui se battent en Iran contre le régime depuis la mort brutale de Mahsa Amini, 22 ans, le mois dernier aux mains de la police des mœurs.

Des affiches ont repris le cri de ralliement “Femmes, vie, liberté”, lancé par les femmes iraniennes lors des manifestations ainsi que des photos de femmes tuées, et des fleurs fraîches ont été exposées. Le rassemblement s’est tenu dans le parc de l’Indépendance, dans le centre-ville de Jérusalem. Pour beaucoup de participants, c’était une façon de soutenir les femmes iraniennes.

“Je ne peux pas croire qu’une telle chose arrive à des femmes où que ce soit dans le monde, et je suis consternée que des femmes puissent être kidnappées, torturées et assassinées parce qu’elles ne portent pas correctement leur hijab”, a déclaré Linda Lovitch, consultante en médias et communications. “En tant que féministe, je pense qu’il est important de leur donner une voix”.

Elle est venue au rassemblement avec plusieurs jeunes femmes irano-israéliennes rencontrées sur l’application Clubhouse, où elle discute également avec des Iraniens. L’une de ces jeunes femmes, Shelley Salemnia, 31 ans, qui a quitté Los Angeles il y a moins d’un an pour faire son Alyah, est venue au rassemblement depuis Césarée.

“Je suis venue parce que j’ai vraiment un besoin profond de soutenir le peuple iranien, en particulier les femmes iraniennes qui ont dû vivre sous le régime pendant tout ce temps”, a-t-elle déclaré.  “J’ai la chance que ma famille ait pu sortir (d’Iran), mais nos racines perses sont profondément ancrées en nous, où que nous soyons dans le monde. Je veux dire au peuple iranien que les Juifs perses sont ici, que les Israéliens sont ici, et que malgré le régime, il n’y a pas de frontières entre nous.”

Certains des autres participants ont affirmé qu’ils avaient encore de la famille en Iran et qu’ils s’inquiétaient pour leur bien-être.

 “C’est extrêmement effrayant quand vous essayez de parler à votre cousine et qu’il y a un black-out et que vous ne savez pas si elle est en vie”, a déclaré Yehudit qui a refusé de donner son nom de famille. “Vous vous sentez un peu inutile alors au moins je peux faire ça”.

Le rassemblement a été organisé par l’adjointe au maire de Jérusalem, Fleur Hassan-Nahoum, et Shoshana Keats Jaskoll, fondatrice de Chochmat Nashim, une organisation féministe religieuse. Mme Keats Jaskoll a pleuré en s’adressant à la foule.

“En tant que femme religieuse qui choisit de se couvrir les cheveux (pour des raisons de pudeur juive), l’idée qu’une femme soit enlevée dans la rue et tuée ou battue parce qu’elle n’a pas fait ce choix est quelque chose que je ne peux pas accepter et contre lequel je dois me dresser”, a-t-elle déclaré.

L’adjointe au maire a remercié les participants d’être venus et a déclaré qu’elle était consciente que le moment choisi pour le rassemblement, en pleine période de fêtes juives, n’était pas idéal, mais que cet évènement avait envoyé un message important au régime iranien.

“Nous ne sommes pas contre le peuple iranien, nous sommes contre le régime cruel de l’Iran, qui tue les femmes et leur refuse la liberté”, a-t-elle déclaré. “Nous rêvons du jour où l’Iran pourra rejoindre ses voisins dans les accords d’Abraham et faire la paix avec Israël”.

Parmi les personnes également présentes, il y avait Rani Amrani, un DJ iranien qui a entraîné les manifestants dans un chant en persan répété dans tout l’Iran.

“Zan, Zangagi, Awdazi”, leur a-t-il appris, avant de passer à l’anglais, “Woman, Life, Freedom”.

Des dizaines de personnes ont été tuées depuis le déclenchement des protestations en Iran il y a trois semaines. Tout comme la mort tragique de Mahsa Amini, celle de Nika Shahkarami, 16 ans, disparue le 20 septembre après une manifestation et retrouvée morte dix jours plus tard, a provoqué l’indignation.

De nombreux manifestants en Iran sont des étudiants, et au moins sept femmes figurent parmi les 90 personnes qui ont perdu la vie au cours des manifestations.

Source : The Jerusalem Post

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here