Les États-Unis ont pris jeudi des sanctions contre la police des mœurs iranienne et contre six Iraniens après les manifestations meurtrières de cette semaine déclenchées par le meurtre de Mahsa Amini, 22 ans, dans un commissariat de police.
“Mahsa Amini était une femme courageuse dont la mort en détention par la police des mœurs est un nouvel acte de brutalité des forces de sécurité du régime iranien contre son propre peuple”, a déclaré Janet Yellen, la secrétaire du Trésor des Etats-Unis.
Elle a condamné “cet acte inadmissible” et a appelé Téhéran à mettre un terme à la violence contre les femmes et à répression en cours contre les manifestants.
“La décision prise aujourd’hui de sanctionner la police morale iranienne et les hauts dirigeants de la sécurité iranienne responsables de cette oppression démontre l’engagement clair de l’administration Biden-Harris à défendre les droits de l’homme et les droits des femmes en Iran et dans le monde”, a déclaré Janet Yellen.
Mahsa Amini, une jeune femme kurdo-iranienne, est tombée dans le coma peu après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne la semaine dernière pour port “inapproprié” du voile. Elle est décédée vendredi, et sa mort a embrasé les réseaux sociaux et les rues. Une quinzaine de villes iraniennes ont été envahies par des hommes et des femmes, dont certaines ont ôté et brûlé leur voile en signe de protestation.
Au moins 31 civils ont été tués par les forces de sécurité iraniennes lors des dernières manifestations, selon Iran Human Rights (IHR).
“Le gouvernement iranien doit mettre fin à sa persécution systémique des femmes et autoriser les protestations pacifiques. Les États-Unis continueront à exprimer leur soutien aux droits de l’homme en Iran et à demander des comptes à ceux qui les violent”, a déclaré le secrétaire d’État Antony Blinken après, l’annonce des sanctions.
Le département du Trésor américain a également désigné sept hauts responsables des organisations de sécurité iraniennes : la police des mœurs, le ministère du Renseignement et de la Sécurité (MOIS), les forces terrestres de l’armée, les forces de résistance Basij et les forces de l’ordre.
“Ces responsables supervisent des organisations qui recourent régulièrement à la violence pour réprimer les manifestants pacifiques, les membres de la société civile iranienne, les dissidents politiques, les militants des droits des femmes et les membres de la communauté iranienne bahá’íe “, a déclaré le département du Trésor des Etats-Unis.
Un rapport sur la politique de la République islamique d’Iran en matière de port du voile, basé sur des enquêtes menées entre 2006 et 2014 par l’Association iranienne d’enquête sur les étudiants, et publié par l’administration Rohani en 2018, a indiqué qu’environ 49,2 % de la population iranienne estime que le port du voile relève du choix personnel et qu’il ne devrait pas être obligatoire.
