L’Albanie a rompu ce mercredi ses liens diplomatiques avec l’Iran, a déclaré le Premier ministre Edi Rama dans un communiqué. Le dirigeant albanais a accusé l’Iran d’avoir lancé une cyberattaque massive contre le pays cet été.
“Le Conseil des ministres a décidé de la rupture des relations diplomatiques avec la République islamique d’Iran avec effet immédiat“, a annoncé Edi Rama.
Le Premier ministre a accusé l’Iran d’avoir dirigé une cyberattaque contre les institutions albanaises le 15 juillet dans le but de “paralyser les services publics et de pirater les données et les communications électroniques des systèmes gouvernementaux.”
“L’enquête approfondie nous a fourni des preuves indiscutables que la cyberattaque contre notre pays a été orchestrée et parrainée par la République islamique d’Iran.”
“Cette réponse extrême (…) est pleinement proportionnée à la gravité de cette cyberattaque qui a menacé de paralyser les services publics, d’effacer les systèmes numériques et de pirater les dossiers de l’Etat”, a expliqué Edi Rama.
“Ladite attaque n’a pas atteint son objectif. Les dommages peuvent être considérés comme minimes par rapport aux objectifs de l’agresseur. Tous les systèmes sont redevenus pleinement opérationnels et il n’y a pas eu d’effacement irréversible des données”, a poursuivi le Premier ministre.
Edi Rama a précisé que les diplomates iraniens et le personnel d’appui disposaient de 24 heures après l’annonce pour quitter le pays.
L’Albanie et l’Iran sont devenus de farouches ennemis depuis que Tirana, la capitale albanaise, a accueilli sur son sol il y a plusieurs années l’Organisation des moudjahiddines du peuple iranien, un parti de l’opposition.
L’Albanie a accepté en 2013 d’accueillir des membres du groupe en exil à la demande de Washington et des Nations unies. Depuis, des milliers de personnes se sont installées dans le pays des Balkans.
Après l’effondrement de son gouvernement communiste au début des années 1990, l’Albanie est devenue une alliée indéfectible des États-Unis et de l’Occident, et a officiellement rejoint l’OTAN en 2009.
Les groupes d’opposition iraniens en exil accusent Téhéran de cibler depuis des années leurs événements et leurs membres.
En 2018, la police belge a déjoué une attaque terroriste qui devait viser un rassemblement de l’opposition iranienne en région parisienne. Un diplomate iranien a été condamné pour avoir fourni des explosifs destinés à perpétrer un attentat.
Au fil des ans, l’Albanie a expulsé une série de diplomates iraniens du pays des Balkans, dont l’ambassadeur de Téhéran en décembre 2018.
