Des habitants de la ville de Daraa al-Balad située dans le sud de la Syrie, ont organisé une veillée après la prière du vendredi sur la place de la mosquée Omari, au cours de laquelle ils ont brandi des slogans appelant l’Iran et le Hezbollah à quitter la région, et les tenant pour responsables du chaos sécuritaire et de la propagation du trafic de drogue dans la région, a rapporté aujourd’hui Asharq al-Awsat (Le Moyen-Orient).
Le militant Mohammed al-Hourani, habitant de Daraa al-Balad, a déclaré à Asharq Al-Awsat que des dizaines de jeunes ont organisé un sit-in de protestation dans la ville, en réponse à des appels locaux diffusés jeudi dernier, appelant à participer à une veillée après la prière du vendredi sous le titre « Daraa libéré de l’Etat islamique », pour dénoncer le projet iranien de promouvoir Daech.
Il a souligné que « les participants ne se connaissaient pas et ne s’étaient pas coordonnés à l’avance, comme ce fut le cas lors des précédentes manifestations qui ont eu lieu dans la ville de Daraa al-Balad ».
Il a précisé que les dignitaires et les acteurs de la ville, comme les anciens dirigeants de l’opposition ou les membres du Comité central de négociation, étaient absents faute de coordination.
Al-Hourani a ajouté que les forces du régime syrien présentes dans la ville de Daraa al-Balad n’ont pas interagi avec les manifestants, qui se sont levés une heure après le début de la veillée.
Une source locale a expliqué qu’une réunion avait eu lieu il y a quelque temps entre les membres du Comité central de négociation et la partie russe dans la ville de Daraa al-Mahatta, après que des informations ont circulé sur l’intention des forces du régime de lancer une campagne militaire dans la ville de Daraa al-Balad sous prétexte de rechercher des cellules affiliées à l’Etat islamique, et de répéter le scénario de la campagne militaire contre la ville.
Il y a un an, la partie russe s’est entretenue avec les membres du comité de négociation pour s’assurer de l’absence de tout plan militaire dans la ville de Daraa al-Balad, et du non-retour des actions militaires dans la région. Elle a également discuté des affaires et des services de la ville et exigé la divulgation du sort des détenus.
La source a suggéré que les récentes discussions sur l’intention du régime de lancer la campagne militaire dans la ville de Daraa al-Balad sous prétexte de démanteler les cellules de l’Etat islamique, constituent l’un des motifs de la protestation de vendredi dans la ville.
La ville de Daraa est témoin de tueries et d’assassinats quasi quotidiens ciblant d’anciens opposants, les forces du régime syrien et des combattants affiliés à des factions d’opposition qui ont intégré des unités militaires du régime syrien, après l’accord de règlement en 2018.
Les vols à main armée et le trafic de stupéfiants se répandent également, sans qu’aucune solution n’ait été présentée à ce jour, malgré l’escalade de ces phénomènes depuis plus de 3 ans.
