L’Algérie rompt avec l’Espagne et se rapproche davantage de la Russie

La ministre espagnole de l’Economie et des Finances, Nadia Calviño, a déclaré lundi 13 juin que la décision de l’Algérie de suspendre le traité d’amitié bilatéral avec son pays la semaine dernière n’était pas surprenante, estimant que l’Algérie se range de plus en plus du côté de la Russie.

Le différend diplomatique entre les deux pays est survenu à la suite du changement de position de l’Espagne sur la question du Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Maroc alors que l’Algérie soutient un groupe indépendantiste.

L’Algérie a annoncé la semaine dernière le gel de ses échanges avec l’Espagne et la suspension d’un traité d’amitié et de coopération vieux de deux décennies, mais continue toutefois à fournir à l’Espagne 47% de ses besoins en gaz.

Nadia Calviño a déclaré avoir constaté un rapprochement évident entre l’Algérie et la Russie lors de la réunion du Fonds monétaire international il y a quelques semaines.

“J’ai vu à ce moment-là que l’Algérie devenait de plus en plus biaisée envers la Russie, donc (la décision de suspendre le traité) ne m’a pas surprise”, a-t-elle déclaré dans une interview sur Catalunya Radio.

En revanche, le coup de théâtre du gouvernement espagnol concernant la question du Sahara occidental a surpris plus d’une partie, notamment le Front indépendantiste Sahraoui Polisario, qui a exprimé son « étonnement » le 19 mars dernier dans un communiqué.

L’Espagne est également membre de l’Union européenne et de l’OTAN, toutes deux farouchement opposées à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.

L’Espagne a tenté de persuader l’Algérie de revenir sur sa décision. “J’espère que l’Algérie reconsidérera sa position et les déclarations qu’elle a faites”, a déclaré la ministre espagnole de l’Economie et des Finances aux journalistes à Barcelone.

Madrid craint que l’Algérie élargisse ses mesures pour y inclure les exportations de son gaz vers l’Espagne, pour qui cette question représente un point très sensible, dans les circonstances actuelles de la guerre russe en Ukraine et des inquiétudes autour de l’approvisionnement énergétique et alimentaire mondial.

En mars dernier, l’Espagne a annoncé son soutien à la position marocaine sur le Sahara occidental pour régler le conflit dans la région.

La décision a été mal accueillie par le gouvernement algérien, partisan et défenseur historique du Front séparatiste Polisario, qui a rapidement annoncé le rappel de son ambassadeur à Madrid.

A noter que le Maroc bénéficie du soutien des pays occidentaux depuis que les États-Unis ont reconnu la souveraineté de Rabat sur le Sahara en 2020 sous l’ancien président Donald Trump.

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