Le Hezbollah a mis en place un poste d’observation près de la frontière libanaise avec Israël qu’il fait passer pour l’organisation environnementale Green Without Borders (Verts sans frontières), a indiqué dans un tweet ce mercredi Avichay Adraee, le porte-parole arabophone de Tsahal.
Des membres du Hezbollah opèrent sur le site déguisés en militants de Green Without Borders, selon Adraee. Le porte-parole de Tsahal a partagé des photos de quelques membres du Hezbollah présents sur le site, affirmant que le poste d’observation violait la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Amir Baram, le commandant de la région nord de Tsahal, a déclaré mardi : “Récemment, la construction des positions frontales du Hezbollah le long de la frontière s’est intensifiée. Nous connaissons leurs noms et (savons) d’où ils viennent”.
“Quand le jour viendra, ils en paieront le prix, eux et (…) les villages du front qui leur servent de base militaire terroriste. Nous détruirons toutes les infrastructures le long de la ligne de contact”, a averti Baram.
“Tsahal et les forces de sécurité continueront d’agir selon les besoins pour maintenir la sécurité dans la région et pour contrer toute tentative de violation de la souveraineté d’Israël”, a déclaré Adraee mercredi.
Ce n’est pas la première fois que le Hezbollah agit sous couvert de Green Without Borders. Tsahal a déjà accusé l’organisation de servir de couverture au Hezbollah.
En 2017, Herzi Halevi, alors chef de la direction du renseignement de Tsahal, a déclaré que le Hezbollah avait établi des avant-postes le long de la frontière, marqués du logo de Green Without Borders. Selon Tsahal, l’organisation est partiellement financée par le Hezbollah.
Peu de temps après la réclamation de Tsahal en 2017, l’ONU a rejeté le rapport, affirmant que la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) avait constaté que Green Without Borders avait planté des arbres pendant une période de deux années, conformément à son objectif déclaré. “La FINUL n’a observé aucun individu armé non autorisé sur les lieux ni trouvé de base pour signaler une violation de la résolution”, avait déclaré à l’époque le porte-parole partenaire de l’ONU, Eri Kaneko.
En septembre 2019, le Hezbollah a tiré plusieurs missiles antichars sur une base de Tsahal et sur des véhicules militaires près d’Avivim. Une enquête technique menée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban a révélé que les missiles antichars avaient été lancés depuis une zone contrôlée par l’organisation Green Without Borders.
Alors que la FINUL a demandé aux Forces armées libanaises de faciliter l’accès aux sites concernés de Green Without Borders en septembre 2019 et que l’armée libanaise a confirmé qu’elle le ferait, la FINUL n’a obtenu qu’un accès partiel aux sites, le recours à l’équipement technique nécessaire ayant été refusé.
En août 2017, le président de Green Without Borders, Zouheir Nahle, a déclaré au Daily Star que les arbres plantés par l’organisation sont “l’ombre de la résistance” et un “voile sur les yeux de l’ennemi”. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré en 2010 que la plantation d’arbres était utile au Hezbollah, car les agents pouvaient s’en servir pour se dissimuler.
Un rapport du groupe de réflexion du Washington Institute a présenté une carte montrant les emplacements de 16 positions de Green Without Borders le long de toute la frontière libano-israélienne.
Source : The Jerusalem Post
