Mahmoud Abbas menace de couper les liens avec l’Etat d’Israël

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a de nouveau menacé d’arrêter la coordination sécuritaire avec Israël et de suspendre la reconnaissance palestinienne de l’Etat hébreu.

Cette dernière menace a été proférée lors d’une réunion à Ramallah le 21 avril avec les diplomates américains Yael Lempert, secrétaire d’État adjointe par intérim aux Affaires du Proche-Orient, et Hady Amr, sous-secrétaire adjoint aux Affaires israéliennes et palestiniennes, tous deux dépêchés par Washington dans le cadre de ses efforts pour mettre fin aux récentes tensions sécuritaires, en particulier à Jérusalem et en Cisjordanie.

Au cours des dernières années, Mahmoud Abbas a menacé à plusieurs reprises de mettre fin à la coordination entre les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne et de Tsahal. Il a également menacé de se retirer de tous les accords signés avec Israël.

En 2020, il a brièvement suspendu la coordination sécuritaire avec Israël, mais de nombreux Palestiniens pensent que l’objectif de cette décision était surtout de calmer ses détracteurs et ses adversaires politiques.

Plus tôt cette semaine, le président de l’Autorité palestinienne a brusquement annulé une réunion des dirigeants palestiniens qui devait avoir lieu à Ramallah dimanche soir, pour discuter de la mise en œuvre d’une résolution du Conseil central palestinien (PCC), visant à mettre fin à tous les accords avec Israël, y compris la coordination de la sécurité et la reconnaissance palestinienne d’Israël.

La résolution a été annoncée en février dernier lors d’une réunion de trois jours du PCC à Ramallah. Une décision similaire adoptée par le Conseil en 2018 a été ignorée par la direction de l’Autorité palestinienne.

La décision de Mahmoud Abbas d’annuler la réunion a déclenché de vives critiques de la part de ses opposants politiques, qui estiment que cette décision indique que l’Autorité palestinienne n’est pas sérieuse quand elle menace de rompre ses liens avec Israël.

Lors de sa rencontre avec les diplomates américains, Abbas a exigé une intervention urgente de l’administration américaine pour “arrêter l’escalade d’Israël dans les territoires palestiniens”, selon le haut responsable palestinien Hussein al-Sheikh, qui a assisté à la réunion.

Hussein al-Sheikh a indiqué que la réunion a été “claire et franche”, ajoutant qu’Abbas a reproché à l’occupation son escalade et l’absence d’horizon politique, “ce qui nous poussera à mettre prochainement en œuvre les décisions du Conseil central palestinien”.

A l’issue de la réunion, un communiqué publié par le bureau du président de l’Autorité palestinienne a indiqué que ce dernier a appelé les Etats-Unis “à intervenir immédiatement et de toute urgence et assumer leurs responsabilités, compte tenu de la gravité de la situation résultant des mesures israéliennes dans tous les territoires palestiniens, en particulier Jérusalem, la mosquée al-Aqsa et l’église du Saint-Sépulcre.”

Mahmoud Abbas a mis l’accent sur “la nécessité de mettre immédiatement un terme aux attaques israéliennes et de respecter pleinement la situation juridique et historique à Jérusalem ainsi que le statu quo au Haram al-Sharif (Mont du Temple), tenant le gouvernement israélien pour responsable de la détérioration de la situation”, précise le communiqué.

Le président de l’AP a déclaré qu’à la lumière de l’absence d’un “horizon politique et du refus d’Israël d’arrêter ses actions unilatérales et de respecter les accords signés, les dirigeants palestiniens auront bientôt le droit de mettre en œuvre les décisions du Conseil central palestinien”.

Mahmoud Abbas a également appelé l’administration américaine à tenir ses promesses envers les Palestiniens, dont son engagement à rouvrir le consulat américain à Jérusalem qui servait de mission diplomatique aux Palestiniens, et qui a été fermé en 2018 par l’administration Trump.

En plus de Hussein al-Sheikh, la rencontre a réuni Majed Faraj, le chef du service de renseignement général de l’AP, Nabil Abou Rudeineh, le porte-parole présidentiel et le conseiller diplomatique du président de l’AP, ainsi que le conseiller dispomatique Majdi al-Khalidi.

Le bureau des affaires palestiniennes de l’ambassade des États-Unis a déclaré que Yael Lempert et Hady Amr avaient rencontré le président de l’AP et ses principaux conseillers “pour discuter de la nécessité pour toutes les parties d’appeler au calme, en particulier à Jérusalem, et de notre engagement réciproque en faveur d’une solution à deux États.”

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