“Liberté nationale islamique”… un nouveau mouvement anti-Talibans dans la région de Nangarhar

Depuis son retour au pouvoir en août 2021, le mouvement taliban tente de contrôler la situation politique en Afghanistan et adopte un discours qui laisse le monde supposer que les affaires internes sont sous contrôle et que les conflits qui divisaient le pays appartiennent désormais au passé, malgré les affrontements militaires qui ont éclaté au Panjshir dès leur prise de pouvoir. Pourtant, un nouveau mouvement s’est récemment dressé contre les talibans dans la province de Nangarhar, ce qui présage l’émergence d’autres factions dans le futur.

Une nouvelle faction

Au cours de la dernière semaine de février 2022, des médias locaux et des militants ont diffusé sur les réseaux sociaux des informations sur la création d’une nouvelle faction armée destinée à résister aux talibans. Cette nouvelle unité porte le nom de “Mouvement pour la liberté nationale islamique” et a été formée dans le Nangarhar, une région située à l’est du pays.

La région de Nangarhar est l’une des zones qui a le plus souffert des activités de l’organisation terroriste Etat islamique depuis l’arrivée au pouvoir des talibans. Mi-novembre 2021, un attentat contre une mosquée de la région de Spin Ghar a fait 3 morts et plus de 15 blessés pendant la prière du vendredi.

Dans ce contexte troublé, la nouvelle faction armée a annoncé son existence dans un enregistrement vidéo diffusé par des sympathisants sur les réseaux sociaux, révélant son nom et son objectif, sans toutefois dévoiler l’identité de ses dirigeants.

L’Opposition afghane

Cette nouvelle organisation rejoint la liste des autres unités d’opposition traditionnelles qui combattent les talibans, non pas depuis son accession au pouvoir en août dernier, mais depuis sa création. La plupart d’entre elles reposent sur des bases ethniques et sont dirigées par d’anciens chefs de guerre dont les milices contrôlent encore des parties du territoire afghan comme au centre, à majorité hazara, au nord, à majorité tadjike, et au sud, à majorité pachtoune.

La résistance contre les talibans est apparue dès leur prise de pouvoir dans la province du Panjshir. Elle est dirigée par Ahmed Shah Massoud, le président du parti “Front de la résistance”, que le mouvement a réussi à contrôler en quelques jours.

Un gouvernement parallèle

L’idée de créer un gouvernement parallèle était déjà présente dans l’esprit de l’opposition. Le Front de résistance du Panjshir a déclaré qu’il annoncerait la formation d’un gouvernement parallèle après consultation avec des politiciens.

Dans des déclarations publiées le 8 septembre par l’agence de presse afghane Khama, le Front a qualifié le gouvernement intérimaire des talibans d’illégitime et d’ennemi du peuple afghan.

Il a en outre, renouvelé sa détermination à résister contre les talibans qui “constituent une menace pour la région et le monde”, appelant les Nations unies, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, l’Union européenne, l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Organisation de coopération économique et l’Organisation de coopération islamique à cesser de coopérer avec les talibans.

Les talibans pour leur part ont demandé à la communauté internationale de reconnaître leur gouvernement ainsi que le porte-parole du mouvement, Suhail Shaheen, en tant que représentant permanent du gouvernement taliban aux Nations unies. Malgré ces efforts, l’idée de constituer un gouvernement parallèle est revenue moins d’une semaine après ces revendications.

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