L’organisation internationale des Frères musulmans fait face à une situation compliquée en Afrique du Nord, ou sa popularité et ses ambitions politiques envers les élections libyennes sont menacées, d’autant que la Libye est devenue son projet le plus important depuis les revers qu’elle a essuyé dans le reste des pays de la région.
Le déclin que connaît le groupe en Afrique du Nord menace son avenir politique car il découle d’une volonté populaire d’exclure le Mouvement du pouvoir sur fond d’accusations d’œuvrer pour des objectifs personnels.
La Confrérie a connu des périodes difficiles au cours de son histoire, mais ce qui distingue cette nouvelle étape, c’est l’existence d’un consensus populaire sur le danger qu’elle représente pour la sécurité nationale et le respect des frontières géographiques. Par le passé, le groupe a fait face à des courants qui ont rejeté son existence, craignent ses positions basées sur la violence et le port d’armes. Mais dans la situation actuelle, les idées et les agissements du groupe sont massivement dénoncés et ses crimes surveillés de près.
L’échec de la Confrérie en Tunisie est l’un des revers les plus importants subis par le groupe, suite à la décision du président Qais Saied le 25 juillet 2021 de dissoudre le parlement et de lever l’immunité de tous ses membres. Ces décisions ont été le résultat des protestations populaires contre la Confrérie pour ses échecs successifs dans la gestions des dossiers internes et externes.
Le peuple tunisien accusent les Frères musulmans de faire primer leurs intérêts personnels au détriment de ceux du pays, et d’impliquer les dirigeants étrangers dont ils sont proches dans les affaires internes de la Tunisie.
La défaite du groupe aux élections législatives algériennes de mai 2021, a également entrainé un grand déclin de la popularité de son représentant politique, le Mouvement de la société pour la paix (Hamas).
Quant à la Libye, le groupe redoute les élections présidentielles à venir en raison de sa chute de popularité auprès d’une population qui a payé le prix fort pour avoir accepté la violence du groupe qui ne s’exprime que par les armes et qui parraine de nombreuses milices armées. En Égypte, le groupe a complètement perdu le pouvoir après la révolte populaire du 30 juin 2013.
Pour le groupe, la perte de l’Afrique du nord est colossale d’un point de vue géographique et stratégique, car la région est non seulement proche des pays de l’Union européenne, mais dispose également de ports vitaux et de grandes richesses en gaz naturel.
