La décision des autorités indiennes d’interdire aux jeunes filles le port du voile dans les salles de classe de l’enseignement secondaire, notamment dans le Karnataka au sud-ouest du pays, a entrainé de vives tensions en Inde. Des protestations violentes ont éclaté dans plusieurs régions du pays en raison de cette nouvelle mesure.
Suite à cette polémique, le gouverneur de l’État du Karnataka a décidé de fermer les lycées, surtout après que l’activiste pakistanaise et lauréate du prix Nobel “Malala Yousafzai” a rejoint le mouvement appelant à annuler la décision controversée du gouvernement, et qu’une vidéo montrant les grilles d’un lycée se fermer face à des élèves voilées a circulé sur le net, provoquant des élans de colère au sein de la communauté musulmane.
Le parti Bharatiya Janata (BJP) au pouvoir en Inde, qui gouverne également le Karnataka, ne montre aucun signe d’une quelconque intention de revenir sur sa décision, bien que la Cour suprême de l’État soit toujours en train d’examiner la requête des étudiantes musulmanes.
La question de la persécution des minorités religieuses est un problème très sensible en Inde. Les fais divers haineux se sont multipliés depuis l’accession au pouvoir de l’extrême droite, et les appels à éliminer les minorités religieuses se sont intensifiés, en particulier en ce qui concerne les musulmans, qui représentent la plus importante minorité religieuse en Inde.
La crise n’est pas due à la seule présence au pouvoir du parti Bharatiya Janata, mais également aux encouragements populaires d’une minorité fanatique parmi les hindous. Des étudiants hindous se sont présentés dans les écoles vêtus d’une écharpe orange, contrairement à leurs habitudes, en signe de protestation contre le port du voile par les étudiantes musulmanes dans les établissement scolaires.
Ce mouvement de protestation survient au milieu des appels des hindous à interdire définitivement le voile dans toutes les régions du pays. Certains médias ont même relayé les appels à la suppression des minorités.
Pour sa part, le parti au pouvoir Bharatiya Janata (BJP) nie toute intention de transformer le pays en Etat hindou, cependant, il a adopté une loi qui accorde la citoyenneté aux immigrants qui se convertissent à l’hindouisme, et prend régulièrement des mesures de répression contre les minorités religieuses.
Pendant ce temps, la police fait mine d’ignorer les actes de violence sectaire perpétrés par les milices autoproclamées de “protection des vaches” contre les minorités religieuses et les politiciens laïcs. Ces incidents vont parfois jusqu’à la torture et au meurtre.
