Qui est Abou Ibrahim al-Qourachi, le chef de l’Etat islamique tué lors du raid américain en Syrie ?

Le président américain Joe Biden a annoncé le 3 février la mort de Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi, un chef de l’organisation terroriste Etat islamique, tué au cours d’un raid des forces spéciales américaines, dans le nord-ouest de la Syrie.

Durant l’opération, al-Qourachi a actionné une bombe qui l’a tué à l’intérieur de la maison ou il se trouvait dans la ville d’Atme, dans la province d’Idlib, la même région ou une opération similaire a entraîné la mort de l’ancien chef de l’organisation, Abu Bakr al-Baghdadi, le 27 octobre 2019.

Depuis qu’il a assumé la direction de l’organisation, succédant à l’ancien chef de l’organisation, Abu Bakr al-Baghdadi, al-Qourachi n’est jamais apparu en public ni dans aucune des publications de l’organisation, et il y a très peu d’informations à son sujet.

Lorsqu’il a été nommé à son poste fin octobre 2019, son nom était inconnu auprès des experts des groupes terroristes. Certains analystes ont même évoqué la possibilité qu’il s’agisse d’un personnage fictif. Un haut responsable américain a également déclaré à l’époque que l’homme était “complètement inconnu”.

Après que des rapports de renseignement ont révélé son vrai nom, Amir Muhammad Abd al-Rahman al-Mawla al-Salbi, il s’est avéré que les autorités américaines avaient proposé en août 2019 une récompense pouvant atteindre 5 millions de dollars pour toute information qui les conduirait à al-Salbi, qui était encore un petit chef au sein de l’organisation terroriste, mais qui était déjà considéré comme le successeur potentiel d’al-Baghdadi. En juin 2020, quelques semaines après son inscription sur la liste noire des terroristes internationaux, la récompense a été portée à 10 millions de dollars.

Selon le site du gouvernement américain Rewards for Justice, al-Salbi, également connu sous le nom de Hajji Abdullah, était un “chercheur religieux au sein de l’ancienne version de l’Etat islamique, qui est al-Qaïda en Irak, et il a gravi les échelons pour assumer un rôle majeur de leadership” dans l’organisation.

Al-Salbi a pris ses fonctions quelques jours après le meurtre d’al-Baghdadi dans la nuit du 26 au 27 octobre 2019, au cours d’une opération militaire américaine à Idlib, au nord-ouest de la Syrie.

Selon Euronews, plusieurs surnoms sont attribués à al-Salbi, dont “Le Professeur” ou “Le Destructeur”, en référence à sa responsabilité dans le massacre de la minorité yézidie dans le nord de l’Irak.

Le parcours qui a conduit cet homme d’origine turkmène, supposément né en 1976, à occuper un poste de pouvoir dans une organisation ou tous les anciens dirigeants étaient arabes, reste confus. Cette zone d’ombre a poussé les Nations unies à supposer dans un rapport publié en janvier 2020 qu’il s’agissait d’une “option provisoire, en attendant que l’organisation trouve quelqu’un avec une plus grande légitimité”.

Cet ancien officier de l’armée de Saddam Hussein, diplômé en sciences islamiques de l’université de Mossoul, a rejoint les rangs d’al-Qaïda après l’invasion américaine de l’Irak en 2003, selon le Counter Extremism Project Center.

Il a été emprisonné en 2004 dans la prison américaine du sud de l’Irak, appelée “Camp Bucca”, et considérée comme un terreau fertile pour la doctrine terroriste. C’est là qu’il a rencontré al-Baghdadi, selon Euro News.

Après avoir été libéré pour des raisons inconnues, il a rejoint son codétenu qui a pris en 2010 le contrôle de la branche irakienne d’al-Qaïda, avant de créer l’Etat islamique en Irak.

Selon le Counter Extremism Project Center, “al-Salbi a rapidement accédé aux rangs de la direction de l’organisation et a acquis la réputation d’un homme sauvage, notamment en éliminant les opposants du chef au sein de l’organisation (Etat islamique).”

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here