Plusieurs missiles sont tombés ce vendredi au petit matin, à l’intérieur de l’aéroport international de Bagdad. L’un d’eux a endommagé un avion civil hors d’usage.
Quelques heures après l’attaque, le Premier ministre irakien Mustafa Al-Kazemi a appelé “les Etats à ne pas imposer de restrictions sur les voyages à destination et en provenance de l’Irak”, tandis que la mission des Nations Unies dans le pays a exigé “l’identification des parties impliquées dans l’attentat” appelant à ne pas se contenter de condamner les actes.
La coalition internationale a déclaré dans un communiqué : “Au moins 6 missiles sont tombés sur l’aéroport civil de Bagdad vendredi à (4h30) du matin”.
Reuters a cité des sources parmi la police irakienne affirmant que l’avion touché appartenait à Iraqi Airways. Cependant, aucun rapport n’a évoqué de victimes.
Un officier du renseignement a déclaré au journal Asharq Al-Awsat que les missiles ont été lancés depuis un champ agricole situé dans la zone d’Abu Ghraib à l’ouest de Bagdad, et qu’il est probable que “ces attaques se poursuivent sur des sites civils et militaires”. Un employé civil de l’aéroport a déclaré : “La dernière attaque est la deuxième du genre ce mois-ci, et les deux ont visé des pistes civiles”.
Plusieurs attaques de ce type se sont succédées depuis le déclenchement de la crise électorale, suivie par la première session parlementaire et l’élection de Muhammad al-Halbousi à la présidence du Parlement avec le soutien du chef du Mouvement sadriste, Muqtada al-Sadr, et le chef du Parti démocrate, Massoud Barzani.
Des sources issues de partis politiques estiment que ces attaques sont “politiquement motivées par les parties affectées par l’alliance d’al-Sadr avec des acteurs sunnites et kurdes”, et pensent que le Premier ministre “a réussi à attirer les parties armées dans le piège de la violence et de l’anarchie”.
Al-Kazemi a déclaré dans un communiqué de presse que “cibler l’aéroport international de Bagdad avec des missiles, saccager des avions civils et endommager la piste de l’aéroport représentent une nouvelle tentative de salir la réputation de l’Irak, que nous nous sommes efforcés de réhabiliter au niveau régional et international”.
Al-Kazemi considère l’attaque comme une tentative de “répandre une atmosphère de suspicion sur la sécurité intérieure, l’aéroport international de Bagdad étant l’une des façades du pays, et de saper les efforts d’Iraqi Airways pour développer son travail et son ouverture et faire voler les avions irakiens dans tout l’espace aérien mondial”.
La mission des Nations Unies en Irak a exprimé sa “profonde préoccupation face à la vague des attaques dirigées contre les locaux des partis politiques, les résidences et les institutions commerciales en Irak, la dernière en date étant la frappe aux missiles contre l’aéroport international de Bagdad”.
La mission a appelé à “dépasser l’étape des condamnations dans tous les sens et agir pour découvrir les parties qui se cachent derrière ces attaques”.
Ammar al-Hakim, le chef du Mouvement Hikma (Sagesse), a appelé à une “enquête immédiate” sur le bombardement de l’aéroport, appelant le gouvernement à intensifier ses efforts de renseignement pour sécuriser les installations vitales.
