Des politiciens afghans forment un front de résistance contre les talibans

Des personnalités politiques afghanes ont annoncé la formation d’un front sous le nom de “Le Front national de résistance” (FNR) ou “Résistance du Panchir”, pour s’opposer au nouveau gouvernement taliban en place depuis le mois d’aout. Le Front se veut le protecteur de l’investissement américain de 20 ans en Afghanistan, et la puissance qui débarrassera le pays du fanatisme religieux et de la violence. La formation de ce mouvement a été annoncée six semaines après le recrutement de Sonoran Policy Group par la résistance afghane, pour recevoir des services de conseil stratégique.

Après la fuite à l’étranger de l’ancien président afghan Ashraf Ghani et la formation du gouvernement taliban, la création d’un tel front est la première réaction de la sphère politique aux développements récents. A ce titre, le nouveau front de résistance a clairement averti que si les talibans n’acceptaient pas la solution politique, il serait contraint d’avoir recours à la solution militaire, et que les talibans porteraient la responsabilité de ce qui pourrait survenir.

Le Front a félicité la communauté internationale de ne pas reconnaître le gouvernement des talibans qu’il a qualifié de “régime autoritaire irrespectueux des droits humains et des femmes, et qui ignore les minorités religieuses et les langues officielles en Afghanistan”. Il a appelé, d’une part, la communauté internationale et les associations humanitaires à fournir une aide directe au peuple afghan, et d’autre part, les talibans à mettre fin aux assassinats et à la détention systématique des militaires et des agents de sécurité de l’ancien gouvernement, ainsi qu’à entamer des négociations directes et constructives avec le Front.

Andrei Sirenko, le directeur du Centre d’analyse de l’Association des politologues russes, a indiqué que le “Le Front national de résistance” contre les talibans a donné son discours officiel à Douchanbé, au Tadjikistan.

Le site d’information américain “Axios” affirme que le Front reconnaît la nécessité de convaincre les hauts responsables à Washington et qu’il s’est enregistré pour faire pression sur les décideurs américains.

Selon Axios, le sénateur Lindsey Graham et le représentant Mike Walter avaient précédemment appelé le président Joe Biden à reconnaître Ahmed Massoud, ainsi qu’Amr Allah Salih, l’un des fondateurs de la “Résistance du Panchir”.

Depuis leur retour au pouvoir il y a trois mois, les talibans n’ont pas évoqué leur position concernant l’activité politique en Afghanistan, mais lorsque la formation du Front de résistance a été annoncée, le mouvement a violement réagi et a qualifié ses fondateurs “d’anciennes figures qui ne pensent qu’à leurs intérêts”.

Le Front met l’accent sur une solution pacifique à la crise et la reprise des négociations avec les talibans, accusant le précédent gouvernement de trahison et de complot ayant ouvert la voie au démantèlement de l’armée. Dans un communiqué, il a déclaré : “Le Conseil suprême de la résistance nationale préfère résoudre les problèmes qui relèvent de l’avenir de l’Afghanistan par le dialogue et les négociations, et leur reprise est indispensable pour mettre fin au conflit dans le pays… Ces négociations doivent viser à parvenir à une paix durable et digne, qui garantit la reconstruction de la république sur la base des principes islamiques, la mise en place d’un système électoral qui inclut équitablement toutes les sphères de la société et tous les courants politiques, et la protection des droits fondamentaux des citoyens, en particulier ceux des femmes, des enfants et des minorités.”

Ahmed Massoud, le leader du “Front national de résistance” basé dans la province du Panchir, a exprimé en septembre dernier son soutien à l’initiative du Conseil afghan des oulémas (savants) de mener des négociations pour mettre fin aux combats entre les deux parties. Il avait déclaré dans un communiqué : “Le Front de résistance nationale salue la décision du Conseil des oulémas afghans d’arrêter la guerre d’urgence … Le Front de résistance nationale accepte de résoudre les problématiques actuelles, d’arrêter immédiatement les combats et de poursuivre le processus des négociations, et espère que les talibans prendront des mesures constructives pour répondre à la demande des honorables oulémas”.

La province montagneuse du Panchir est le bastion des forces du “Front de résistance nationale” dirigées par Ahmed Massoud, le chef politico-militaire d’origine tadjike, contre les talibans.

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