Lundi 19 juillet, le président turc Recep Tayyip Erdogan a réexprimé son soutien “absolu” à une solution à deux États à Chypre, à l’occasion d’une visite de deux jours dans la partie nord de l’île méditerranéenne divisée.
Chypre est divisée depuis que l’armée turque a envahi son tiers nord en 1974, en réponse à une tentative de coup d’État visant à annexer l’île à la Grèce, selon l’Agence France-Presse.
La République de Chypre a rejoint l’Union européenne en 2004 en tant que territoire divisé, bien que l’ensemble de l’ile fasse partie de l’UE. Elle est habitée par des chypriotes grecs et est gouvernée par une autorité qui est la seule reconnue par les Nations Unies. Seule Ankara reconnaît la “République turque de Chypre du Nord”.
Ces dernières années, de nombreux cycles de négociations ont été menés sous l’égide des Nations Unies, mais aucun n’a pu aboutir.
Actuellement, le dirigeant chypriote turc, Arsène Tatar, milite pour une solution à deux États sur l’île, une solution soutenue par Ankara.
Devant le Conseil des représentants de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), Erdogan a soutenu “qu’une solution juste, permanente et durable à Chypre ne peut être qu’une approche basée sur les réalités de l’île”, propos rapportés par l’agence de presse officielle “Anadolu”.
“Sur cette île, il y a deux Etats et deux peuples”, a poursuivi le président turc. “Nous soutenons la proposition (à deux Etats) défendue par Ersin Tatar… Nous ne ferons aucune concession” à cet égard, a-t-il ajouté avant d’avertir : “nous ne pouvons pas perdre encore 50 ans dans les négociations .”
Cependant, la solution à deux États se heurte à une forte opposition au sein de l’Union européenne. Le mois dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a confirmé que le bloc “n’acceptera jamais” la solution à deux États que la Turquie entend imposer à Chypre et qu’elle pose comme condition à la reprise des pourparlers de paix sous l’égide des Nations Unies.
La visite d’Erdogan sur l’ile a été organisée à l’occasion du 47e anniversaire de l’invasion de la partie nord de l’île par la Turquie.
La Turquie déploie actuellement une importante force militaire dans la partie nord de Chypre, économiquement dépendante d’Ankara.
Cette visite d’Erdogan a eu lieu dans un contexte tendu en Méditerranée orientale en raison des conflits autour de l’exploration des gisements de gaz naturel.
La Turquie qui estime être exclue de l’exploitation des ressources pétrolières de la région, a procédé à des forages exploratoires dans les eaux territoriales grecques et chypriotes, une initiative qui a irrité les pays de la région et l’Union européenne.