Le président iranien fraichement élu, Ebrahim Raissi, a indiqué hier (20 juin) qu’il ne rencontrerait en aucun cas le président américain Joe Biden, même si Washington répond à toutes les demandes de Téhéran dans le cardre des pourparlers en cours à Vienne pour relancer l’accord nucléaire de 2015.
Raissi, religieux ultraconservateur et proche allié du guide suprême iranien, s’est exprimé à l’occasion de sa première conférence de presse depuis sa victoire à l’élection présidentielle du 18 juin. Il succèdera officiellement au président sortant Hassan Rouhani début août.
Quand la presse lui a demandé s’il accepterait de rencontrer Joe Biden pour résoudre les différends qui opposent les États-Unis et l’Iran dans le cas ou Washington lève les sanctions contre Téhéran et répond en premier aux demandes de l’Iran, Raissi a répondu par un “non” catégorique.
Les États-Unis et l’Iran ont entamé en avril des pourparlers indirects à Vienne pour relancer l’accord nucléaire de 2015, dont Washington s’est retiré en 2018 sous l’ancien président Donald Trump.
Raissi a exhorté Washington à revenir à l’accord et à lever toutes les sanctions contre l’Iran. “Toutes les sanctions imposées à l’Iran doivent être levées et vérifiées par Téhéran”, a-t-il déclaré.
Le nouveau président iranien a confirmé la position de l’Iran selon laquelle le programme de missiles balistiques du pays et son soutien aux milices régionales sont “non négociables”.
Interrogé sur son rôle dans les exécutions massives de prisonniers politiques en 1988, Raissi s’est décrit comme un “défenseur des droits de l’homme”.
“Si un procureur défend les droits du peuple et la sécurité de la société, il doit être félicité et encouragé. Je suis fier d’avoir défendu la sécurité partout où j’étais en tant que procureur”, a déclaré Raissi, qui était procureur adjoint de Téhéran en 1988.
Des groupes de défense des droits de l’homme affirment que Raissi a été un des dirigeants de ce qui allait être appelé le “comité de la mort”, un groupe de responsables de la justice et du renseignement constitué par le chef suprême de l’époque, Ruhollah Khomeini, pour superviser l’exécution massive de milliers de prisonniers politiques.
Les groupes de défense des droits de l’homme estiment à au moins 5 000 le nombre de personnes exécutées.
Raissi a été sanctionné par les États-Unis en 2019 pour violations des droits humains, dont les exécutions de 1988.
Amnesty International a déclaré samedi que Raissi devait faire l’objet d’une enquête pour crimes contre l’humanité.