Hier (dimanche 23 mai), la police israélienne a escorté une cinquantaine de colons juifs vers le lieu de Jérusalem où les actions de la police au cours des dernières semaines ont conduit à des manifestations et des violences qui ont déclenché la guerre à Gaza, selon l’autorité islamique qui supervise le site.
Le “Waqf” de Jérusalem qui administre les deux lieux saints musulmans de la ville, a déclaré que la police israélienne avait expulsé les jeunes Palestiniens de l’enceinte de la mosquée al-Aqsa et interdit l’entrée aux musulmans de moins de 45 ans. Il a indiqué que trois musulmans avaient été arrêtés, dont un garde.
Sans fournir davantage de détails, le porte-parole national de la police israélienne, Micky Rosenfeld, a indiqué que le site restait ouvert aux “visites régulières” et que la police avait sécurisé la zone pour éviter les “incidents”.
La police israélienne s’est brièvement heurtée à des fidèles palestiniens après la prière du vendredi au cours d’un premier test de trêve, qui avait pris effet quelques heures auparavant.
Le Waqf a précisé dimanche que c’était la première fois que des Juifs étaient autorisés à visiter le site depuis le 4 mai, soit une semaine avant que les violences n’éclatent.
La mosquée al-Aqsa est le troisième lieu saint de l’Islam. Il se trouve sur une colline tentaculaire de la vieille ville de Jérusalem, un lieu vénéré par les Juifs qui le considèrent comme leur site le plus sacré car c’était l’emplacement des temples bibliques. Le site a souvent été le théâtre de violences israélo-palestiniennes et a été l’épicentre de l’Intifada (soulèvement) palestinienne de 2000.
La police israélienne avait déjà affronté à plusieurs reprises des manifestants palestiniens dans les jours qui ont précédé le 10 mai, lorsque les dirigeants et militants du Hamas de Gaza avaient tiré des roquettes à longue portée sur Jérusalem. L’expulsion de dizaines de familles palestiniennes d’un quartier voisin de Jérusalem a été citée comme un autre élément majeur ayant déclenché la guerre de 11 jours, interrompue par un cessez-le-feu vendredi.
Ces dernières années, un nombre croissant de juifs religieux et nationalistes ont visité le site. Les Palestiniens craignent qu’Israël envisage de prendre le contrôle du complexe ou décide de le partitionner. Cependant, le gouvernement israélien a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention de changer le statu quo, en vertu duquel le Waqf supervise le site sous la tutelle jordanienne.
