L’Etat d’Israël accusé d’avoir attaqué un site nucléaire iranien

Pendant que les pays signataires de l’accord de Vienne tentent désespérément de relancer le pacte dont il ne reste plus rien, Téhéran a accusé aujourd’hui (12 avril) l’Etat d’Israël d’être l’auteur de l’attaque qui a ciblé une vieille usine d’enrichissement d’uranium à Natanz, et promet des représailles “en temps et en heure”.

Lors d’une conférence de presse dans la capitale iranienne, Saïd Khatibzadeh, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré : “Avec cette action, le régime sioniste a bien sûr essayé de se venger du peuple iranien pour la patience et la sagesse dont il a fait preuve (en attendant) la levée des sanctions américaines.”

Craignant que l’Iran puisse se doter de l’arme nucléaire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a à maintes reprises signalé aux Etats-Unis que leur retour à l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 dont l’ancien président Trump s’est retiré en 2018 serait une grave erreur, ce qui a conduit Saïd Khatibzadeh a accuser implicitement l’Etat hébreu de vouloir saborder les négociations en cours et la levée des sanctions américaines sur l’Iran.

“Je n’autoriserai jamais l’Iran à obtenir la capacité nucléaire qui lui permettrait de mener à bien son objectif génocidaire d’éliminer Israël”, a réitéré aujourd’hui le Premier ministre israélien sans toutefois faire allusion à l’explosion dans la centrale nucléaire de Natanz.

Saïd Khatibzadeh a qualifié l’attaque “d’acte de terrorisme” commis par Israël et ayant entrainé d’importants dommages sur des centrifugeuses de première génération. “Si (l’attaque) visait à limiter la capacité nucléaire de l’Iran, je dirais en revanche que toutes les centrifugeuses qui (ont été endommagées) étaient du type IR-1″ (de première génération, NDLR). Faites savoir à tout le monde qu’elles seront assurément remplacées par des machines plus avancées”, a-t-il averti, assurant que “la réponse de l’Iran sera la vengeance contre le régime sioniste au moment et à l’endroit opportun”.

De son côté, Ali-Akbar Saléhi, le chef de l’OIEA, a déclaré via l’agence de presse iranienne “Fars” que le système électrique de secours de l’usine avait dû être déclenché lundi.

Pourtant, pour Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), les dégâts causés par l’explosion ne sont pas si importants. Dans une déclaration d’aujourd’hui, il a fait état d’une “petite explosion” survenue dimanche vers cinq heure du matin heure locale et qui a endommagé le centre de distribution d’électricité de l’usine de Natanz. Selon lui, il s’agit de dégâts mineurs “rapidement” réparables.

Des députés ont fait savoir à l’agence de presse officielle “Irna” que Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, avait insisté “sur la nécessité de ne pas tomber dans le piège tendu par les sionistes”. “Nous ne permettrons pas (qu’Israël fasse dérailler les discussions de Vienne) et nous nous vengerons des sionistes pour ces actions”, aurait-il déclaré à l’occasion d’une réunion à huis clos au Parlement, qui a eu pour sujet l’attaque de la centrale de Natanz.

Au sein de l’Union européenne, on a averti que “toute tentative de saper les discussions en cours à Vienne doit être rejetée”, et appelé a “clarifier très vite” les circonstances de l’incident de Natanz.

De son côté, Moscou espère “que ce qu’il s’est passé (à Natanz) ne sapera pas les consultations qui prennent de l’ampleur”.

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