Le double défi de l’Europe face à la coopération entre le terrorisme et le crime organisé

Les stratégies des groupes terroristes reposent sur des facteurs matériels, humains et idéologiques. Pour lutter contre les organisations extrémistes violentes et éliminer la menace qui plane sur leurs territoires, les États européens travaillent surtout à identifier et à couper leurs sources de financement, éléments fondamentaux pour leur expansion et leurs opérations de recrutement.

Le 1er avril 2021, le Conseil européen a annoncé l’adoption par le Comité des Ministres de l’Union d’un nouveau mémorandum pour lutter contre le terrorisme, en abordant les défis imposés par la coopération entre les organisations terroristes et les gangs du crime organisé.

Dans sa déclaration, le Comité des Ministres estime que les gangs organisés qui s’adonnent à la traite d’êtres humains ou au commerce de stupéfiants, d’armes ou de contrebande, font en général partie des principaux facilitateurs du financement des groupes terroristes, et que l’émergence de ces gangs ainsi que leur implantation dans des régions géographiques définies constituaient un foyer favorable pour attirer des terroristes en tant que collaborateurs, dans le but de déstabiliser la sécurité européenne.

La nouvelle vision du Conseil européen entend appréhender les structures de la coopération entre les terroristes et les gangs organisés transcontinentaux, estimant que cette coopération menace la sécurité de la région et rend difficile le suivi des flux financiers, d’armes et d’explosifs via les services de sécurité. Le Conseil européen a ajouté que les prisons pouvaient représenter une base de coopération importante entre les deux parties et qu’elles pourraient créer un environnement propice au développement de cette collaboration.

Le Comité du Conseil de l’Europe de lutte contre le terrorisme (CDCT) a adopté de nouvelles règles juridiques représentées par 48 principes visant à entraver la collaboration entre les gangs criminels et les groupes terroristes, soulignant la nécessité d’une coopération entre les pays de l’Union européenne pour un meilleur résultat des efforts consentis à cet égard.

Le nouveau mémorandum européen a mis l’accent sur la nécessité de faire face aux évolutions stratégiques des groupes terroristes et de les combattre avec acharnement, indiquant que les bénéfices financiers réalisée par les gangs pourraient à terme transformer les groupes extrémistes en organisations criminelles, ce qui conduirait à un enchevêtrement des réseaux qui compliquerait davantage le maintient de la sécurité.

Le Conseil européen a ordonné l’exploitation des renseignements intérieurs et extérieurs des Etats pour faire face à la coopération suspecte entre les deux parties criminelles, limiter leurs options de financement, et créer de nouveaux outils d’enquête pour aider les autorités compétentes.

Il a également appelé au suivi incontournable des outils électroniques et de l’utilisation d’Internet dans le cadre de la coopération entre criminels et terroristes, les technologies modernes de communication et de l’information jouant un rôle clé dans la menace qui pèse sur l’Europe. Le Conseil a appelé à des investigations périodiques pour découvrir les rouages de leur système.

Dans le contexte, les prisons européennes sont confrontées à des défis de plus en plus complexes, le Conseil européen a donc ordonné aux services de renseignement pénitentiaire de surveiller de près les prisons pour identifier les criminels recrutés pour fournir des fonds à des organisations terroristes.

Le mémorandum a désigné la corruption comme un facteur important favorisant la coopération entre les organisations terroristes et les gangs, soulignant la nécessité de lutter contre la corruption dans les organes de l’État et de l’examiner au niveau national. Il a également mis en avant la nécessité d’une coopération internationale pour protéger chacun des dangers du terrorisme, devenu un phénomène qui désormais atteint le monde entier.

L’Europe a été victime de nombreuses opérations terroristes meurtrières, comme cela s’est produit en France et en Autriche vers la fin de 2020. Les derniers attentats ont ravivé les discussions autour de la menace terroriste qui pèse sur l’Europe et ont confirmé la nécessité d’une réglementation plus sévère.

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