Opérations de sécurité contre les meurtriers du camp syrien d’Al-Hol avec l’aide de la Russie

Le tristement célèbre camp syrien d’Al-Hol n’a pas fini de faire parler de lui. Le 4 avril, un responsable militaire des Forces démocratiques syriennes (FDS) a mis en garde contre la sortie de dangereux extrémistes du camp bondé situé dans le nord-est de la Syrie. les Forces de sécurité intérieure de l’administration autonome a annoncé la fin de la première phase de la campagne de sécurité dans le camp d’Al-Hol qui a abouti à l’arrestation du deuxième homme de l’Etat islamique surnommé “Abu Karrar”, de 125 individus recherchés et de 20 fonctionnaires qui occupaient des postes de direction au sein de l’organisation. Les opérations militaires contre les militants de l’organisation se poursuivent dans le désert syrien avec le soutien aérien russe.

“Nous annonçons la fin de la première phase de la campagne humanitaire et sécuritaire, qui a duré 5 jours consécutifs”, a déclaré Ali Al-Hassan, le porte-parole officiel des Forces de sécurité intérieure de l’Administration autonome, lors d’une conférence de presse vendredi dernier dans le camp d’Al-Hol. Le responsable de la sécurité a révélé l’arrestation de 125 membres des cellules dormantes de l’Etat islamique, expliquant: “Nous avons arrêté les responsables des assassinats qui ont été commis récemment. Nous avons également trouvé des fournitures militaires pendant la campagne d’inspection ainsi que des circuits électroniques utilisés pour fabriquer des engins explosifs.”

Les forces de sécurité et les éléments des FDS ont saisi des armes, des batteries et des composants utilisés dans la fabrication de pièges et de ceintures explosifs, ainsi que des boîtes contenant des armes lourdes et des munitions. Ils ont également confisqué de nombreux téléphones et ordinateurs portables contenant des fichiers, des noms et informations sur les activités de l’organisation dans le camp.

Un des responsables des meurtres survenus au camp a également été tué après avoir fait exploser une grenade, pendant qu’une patrouille des forces de sécurité le poursuivait à à travers le camp. Al-Hassan a souligné qu’ils avaient arrêté des hommes qui figuraient sur leurs listes de personnes recherchées, parmi lesquels d’éminents dirigeants irakiens. Il a poursuivi “Nous avons arrêté 20 fonctionnaires qui occupaient des postes élevés dans les cellules actives de l’organisation, notamment le deuxième homme du camp, appelé Abu Karar.” Un expert en communication dans les rangs de l’organisation appelé Mustafa Al-Khalaf, né à Mossoul en 2003, a été arrêté, ainsi qu’un responsable de la sécurité du nom de Ali Al-Khalif, né dans la ville irakienne d’Al-Baaj en 2002.

Al-Hassan a confirmé que les deux détenus, Mustafa Al-Khalaf et Ali Khalif, sont entrés dans le camp d’Al-Hol en tant que mineurs, et qu’ils faisaient partie des enfants irakiens qui ont grandi dans le camp. “Le gouvernement irakien et la communauté internationale ont abandonné leurs devoirs envers les occupants du camp, en particulier les réfugiés irakiens. Ils ont été influencés par l’idéologie de l’organisation et se sont transformés en bombe à retardement prête à exploser, ici ou ailleurs”, a déploré Al-Hassan.

Au cours des trois derniers mois, le camp a été témoin d’effusions de sang quasi quotidiennes avec un bilan de 47 morts dans des circonstances mystérieuses. Certains se sont fait couper la tête et d’autres ont été tués avec des objets tranchants ou des couteaux. Au cours des raids, les forces de sécurité ont trouvé deux corps non identifiés enterrés dans des canalisations d’égouts dans l’une des sections du camp.

En outre, Nuri Mahmoud, le porte-parole officiel des Unités de protection du peuple kurde, a révélé que les familles des militants de l’Etat islamique présentes dans le camp “ont formé des comités et des tribunaux qui ont instauré des lois et rendu des décisions injustes. Depuis le début de l’année, ils ont tué plus de 47 personnes avec des armes et des objets tranchants.”

Selon Mahmoud, cette campagne sera suivie à l’avenir d’opérations de sécurité similaires. “Le danger est encore présent. Nous avons mené des opérations de sécurité sur le terrain, mais nous n’en avons pas encore terminé.”

Le porte-parole a abordé la question des enfants du camp qui grandissent, et qui sont les plus susceptibles d’adopter les idées et la mentalité de l’organisation. Il a ajouté: “Les enfants sont majoritaires dans le camp et ils peuvent être formés à la mentalité de l’Etat islamique. Si cette mentalité persiste, il en émergera des terroristes de grande envergure.” Il a appelé la communauté internationale à trouver des solutions urgentes pour résoudre le dilemme des résidents des camps, en particulier ceux de nationalités étrangères. “Il est temps pour les gouvernements de rapatrier leurs citoyens et de les juger pour éliminer le danger”, selon Nuri Mahmoud.

De leur côté, l’Administration autonome et Washington ont réitéré leurs appels aux pays concernés afin qu’ils reprennent leurs citoyens détenus dans les prisons et les camps, ou qu’ils travaillent sur la création d’un tribunal international spécial pour juger les militants et résoudre le problème de leurs familles vivant dans les camps Al-Hol et Roj. Le camp d’Al-Hol compte 60 000 réfugiés dont une majorité de syriens et d’irakiens. 90% d’entre eux sont des femmes et des enfants.

Mazloum Abdi, le commandant en chef des FDS, a déclaré dans un tweet lundi dernier: “Nous renouvelons notre appel aux pays étrangers pour qu’ils reprennent leurs citoyens et apportent plus d’aide humanitaire et de soutien au camp d’Al-Hol, afin d’améliorer les conditions et la stabilité dans ce camp.”

Dans ce contexte, les forces régulières, la milice de “Défense nationale” et la “Brigade palestinienne de Jérusalem” poursuivent pour la troisième journée consécutive, une campagne de ratissage dans le désert d’Al-Mayadin dans la campagne orientale de Deir Ezzor, à la recherche des militants armés de l’Etat islamique qui contrôlent des zones isolées.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme et les journaux locaux ont déclaré que ces forces opéraient avec le soutien des avions de combat russes, dans la zone de “Faydat Ibn Muwaina” et ses environs, et que les mines qui y étaient posées avaient été démantelées. Les militants ont déclaré sur leurs réseaux sociaux qu’il n y avait pas eu de confrontations directes avec les membres de l’Etat islamique durant cette campagne, mais que les avions russes ont effectué plus de 25 frappes aériennes visant des grottes, des montagnes et des vallées dans le désert d’Al-Mayadin. Aucune information sur le nombre de victimes, de part et d’autre, n’a été révélée.

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