Les femmes djihadiste françaises détenues dans les camps syriens tentent de faire pression sur le gouvernement français en entamant une grève de la faim pour être rapatriées.
Cependant, cette fois leurs appels se heurtent à l’intransigeance des autorités françaises à l’égard des groupes terroristes en raison des graves problèmes qu’ils ont créés en termes de sécurité, plus particulièrement depuis les attentats qui ont frappé le pays fin 2020.
Grève de la faim
Dix ressortissantes françaises ont entamé une grève de la faim pour faire pression sur le gouvernement et se faire rapatrier.
Ces femmes déplorent des conditions de vie extrêmement rudes dans le camp d’Al-Hol situé au nord-est de la Syrie, aggravées par l’arrivée de l’hiver qui les expose à de nombreux problèmes de santé. Celles parmi elles qui ont fait part de leur détresse au New York Times ont exigé que leurs noms ne soient pas cités en raison des menaces de mort qu’elles ont reçues de la part d’autres femmes du camp qui refusent de rentrer dans leurs pays.
Les militantes françaises de l’Etat islamique espèrent que leur retour au pays leur donnera une seconde chance et estiment qu’un procès en France serait plus acceptable pour elles. En parallèle, les associations de défense des droits de l’homme font pression sur les gouvernements concernés pour récupérer tous les militants européens de l’Etat islamique.
Retour refusé par la France
Cependant, le gouvernement français refuse le retour des membres de l’Etat islamique, craignant une recrudescence de violence sur son territoire. Ces éléments ont reçu une formation au combat qui leur a permis d’apprendre à manipuler les armes et les explosifs, et l’état psychologique de la plupart d’entre eux est tellement affecté qu’ils pourraient à nouveau représenter un danger pour la société. En effet, la France n’a récupéré aucun des membres français de l’Etat islamique à l’exception de quelques enfants orphelins, notamment ceux qui souffrent de problèmes de santé potentiellement mortels.
En février 2019, le chef de la Direction générale de la sécurité intérieure française, Nicolas Lerner, avait annoncé que si le rapatriement des membres de l’Etat islamique était approuvé par le gouvernement, tous les rapatriés seraient soumis à un procès, la France n’étant pas disposée à prendre de nouveaux risques menaçant sa sécurité.
Ces déclarations ont fait suite à la pression exercée par l’ancien président américain Donald Trump sur les pays européens afin que ces derniers récupèrent leurs ressortissants djihadistes et les traduisent en justice dans leurs pays. Sur son compte twitter, il avait déclaré : “Les Etats-Unis demandent à la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et aux autres alliés européens de reprendre plus de 800 combattants de l’Etat islamique que nous avons capturés en Syrie afin de les traduire en justice”. “Il n’y a pas d’alternative car nous serions forcés de les libérer. Les Etats-Unis ne veulent pas que ces combattants de l’EI se répandent en Europe” avait-il averti. Ce à quoi le Secrétaire d’État du ministère de l’Intérieur, Laurent Nuñez, avait répondu : “Ce sont les Kurdes qui les détiennent, et nous avons toute confiance dans leur capacité à les maintenir en détention.”
La France et la crise des courants extrémistes
La situation sécuritaire en France s’est davantage détériorée à la suite de la vague d’attentats survenue fin 2020. En conséquence, le gouvernement a pris des mesures drastiques pour faire face aux manipulations idéologiques exercées sur ses citoyens. Il a interdit en novembre 2020 la branche pilotée par le président turc Erdogan connu comme le loup blanc, et a dissous les institutions religieuses affiliées aux Frères musulmans. Le retour des militants de l’Etat islamique dans ces circonstances semble difficile à envisager.