La réaction de certains élèves au meurtre de Samuel Paty révèle la montée de la doctrine djihadiste en France

L’assassinat de l’enseignant Samuel Paty le 16 octobre 2020 a marqué un tournant dans la lutte du gouvernement français contre l’extrémisme. La brutalité de ce meurtre et les causes qui ont déclenché une telle violence ont révélé l’idéologie djihadiste qui s’insinue en France à travers des associations influentes qui opèrent clandestinement.

Les récits récemment publiés des personnes impliquées dans le meurtre de Samuel Paty, ainsi que les témoignages de ses élèves, indiquent qu’il existe en France des gens formés et prêts à agir à tout moment en exploitant le moindre prétexte, aussi absurde soit-il.

L’auteur du meurtre de Samuel Paty, Abdullah Anzurov, réfugié de 18 ans d’origine tchétchène, était en contact direct avec un groupe terroriste appelé “Hayat Tahrir al-Sham”, anciennement connu sous le nom de “Jabhat al-Nusra”. Anzurov lui avait fait part de sa volonté d’entreprendre des actions djihadistes sur le sol français.

Le 9 mars 2021, l’agence de presse russe “Sputnik” a révélé que les autorités françaises avaient identifié les personnes impliquées dans le recrutement d’Abdullah Anzurov et que la police avait réussi à arrêter sept suspects ayant participé à des forums de discussion fréquentés par le principal accusé et des membres du groupe “Tahrir al-Sham”.

Les services de sécurité français ont indiqué que le principal correspondant de Abdullah Anzurov était un certain Farouk Shami, originaire du Tadjikistan, très actif sur les réseaux sociaux en tant que journaliste couvrant l’actualité de la guerre en Syrie. Farouk Shami appartient à la même cellule extrémiste que le meurtrier de Samuel Paty.

La cellule susmentionnée entretient une correspondance permanente avec les extrémistes en Syrie, notamment avec Farouk Shami, qui a procédé au recrutement et à l’endoctrinement de Abdullah Anzarov, à qui il envoyait des livres prônant l’idéologie djihadiste, et qu’il a mis en contact avec ses amis en France, la plupart d’origine asiatique vivant dans le pays en tant que réfugiés.

Grâce à internet et aux réseaux sociaux, le contact entre les leaders des groupes extrémistes du Moyen-Orient et leurs sympathisants en Europe n’est jamais rompu. Ils savent également qu’ils peuvent compter sur de nombreuses institutions implantées en Europe qui se chargent de relayer leur doctrine sans agir de façon frontale. C’est ce qu’ont constaté les autorités françaises avant de procéder à l’interdiction de certaines associations affiliées aux Frères musulmans, comme le collectif pro-palestinien “Cheikh Yassine” dissout le 22 octobre 2020. Selon le président français Emmanuel Macron, Abdelhakim Sefrioui, le fondateur et le président du collectif, est directement impliqué dans le meurtre sauvage de Samuel Paty.

La personnalité “troublée” du jeune tchétchène n’apparaît pas comme la cause principale de son geste. La France craint une expansion de la pensée radicale parmi ses jeunes pour diverses raisons liées à l’identité ou à l’éducation. Certains élèves de Samuel Paty ont fourni de faux témoignages, affirmant que leur professeur avait exposé des caricatures offensantes du prophète Mohammed dans le but de se moquer de lui, alors que d’autres ont assuré que l’enseignant avait demandé aux élèves musulmans de quitter le cours s’ils ne souhaitaient pas y assister. Les élèves ont ainsi provoqué une grande polémique nourrie par les récits contradictoires qu’ils ont rapportés à leurs parents sur l’incident qui a causé le meurtre.

Il est à craindre que la réaction de certains élèves soit annonciatrice d’une nouvelle génération polluée par la doctrine extrémiste, une génération intolérante et irrationnelle.

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