La première frappe militaire sous l’administration Biden a ciblé des “infrastructures de milices pro-iraniennes”

Par représailles à de récentes attaques menaçant les intérêts américains en Irak, l’armée américaine a procédé jeudi 25 février à des frappes visant de nombreuses infrastructures utilisées par les milices pro-iraniennes dans le nord-est de la Syrie. Le bilan de cette première opération militaire sous la gouvernance de Joe Biden est d’au moins 17 morts.

Le porte-parole du ministère américain de la Défense John Kirby, a qualifié cette opération de “défensive” et a indiqué que l’armée avait réussi à détruire “de multiples infrastructures situées à un poste-frontière utilisé par des milices soutenues par l’Iran, notamment le Kataeb Hezbollah”. Il a précisé que “les frappes ont été autorisées en réponse aux attaques récentes contre le personnel américain et la coalition en Irak, et à des menaces toujours en cours contre ce personnel”.

“L’opération envoie un message sans ambiguïté: le président Biden protégera les forces américaines et celles de la coalition” a assuré John Kirby. “En même temps, nous avons agi de façon calculée, afin de calmer la situation dans l’est de la Syrie et en Irak”, a t-il justifié.

“Il y a eu beaucoup de morts. Au moins 17 combattants ont péri selon un bilan préliminaire, tous membres du Hachd al-Chaabi”, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le “Hachd al-Chaabi” est une coalition paramilitaire de milices majoritairement chiites, formée en 2014 lors de la deuxième guerre civile irakienne. L’Observatoire a révélé qu’au moins trois camions remplis de munitions, arrivant de l’Irak au niveau d’un poste-frontière illégal au sud de la ville de Boukamal, avaient été détruits.

Trois attaques ayant eu lieu ces derniers jours ont été attribuées à des milices pro-iraniennes par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, bien qu’elles n’aient pas été revendiquées.

Concernant les frappes américaines, Lloyd Austin a déclaré à la presse : “Nous sommes certains de la cible que nous avons choisie. Nous savons qui nous avons frappé”. “Nous sommes certains que notre cible était utilisée par la milice qui a mené les attaques récentes contre les intérêts occidentaux en Irak”, a-t-il ajouté.

Le 15 février, l’aéroport d’Erbil ou une base militaire abrite des troupes étrangères de la coalition a été ciblé par des lancements de roquettes, faisant 2 morts. Le 20 février, une base aérienne irakienne de Balad a été visée par des tirs. Un employé irakien travaillant pour une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16 a été blessé. Le 22 février, c’est l’ambassade américaine de Bagdad qui a été la cible de tirs de roquettes.

Ces évènements se sont produit alors que l’administration Biden est en pleine négociation avec le régime iranien concernant le retour des deux parties à l’accord sur le nucléaire de 2015, les Etats-Unis ne faisant plus partie de l’accord depuis 2018 suite à une décision de retrait de Donald Trump, et l’Iran a cessé depuis d’honorer ses obligations.

Pourtant, face aux menaces américaines de fermer leur mission diplomatique, les factions pro-iraniennes avaient accepté une trêve qui a duré quelques mois. Les frappes de jeudi semblent être un avertissement à Téhéran de la part de l’administration Biden, bien que cette dernière a précisé qu’elle éviterait d’alimenter une escalade de violence.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here