Les violences à l’aéroport du Daghestan sont dues à une « influence extérieure » selon le Kremlin

La prise d’assaut de l’aéroport de Makhachkala dans la région du Daghestan dans le sud de la Russie par une foule anti-Israël dimanche, est le résultat d’une « influence extérieure », a déclaré le Kremlin lundi.

« Il est évident que les événements survenus hier autour de l’aéroport de Makhachkala sont en grande partie le résultat d’une ingérence extérieure, y compris d’informations extérieures », a réagi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, au cours d’une conférence de presse.

Dimitri Peskov a déclaré que des individus « malveillants » ont exploité la situation à Gaza et la souffrance de ses habitants pour exciter la population de cette région du nord du Caucase, à majorité musulmane. Il n’a fourni aucun détail sur l’identité des « personnes » à l’origine de cet assaut.

Le ministère russe de l’intérieur a indiqué aujourd’hui que 60 personnes ont été arrêtées après la prise d’assaut de l’aéroport de Makhachkala dimanche par plus d’une centaine de participants, peu après l’atterrissage d’un avion en provenance de Tel Aviv.

Selon les médias russes, la foule a encerclé un avion de ligne de la compagnie russe Red Wings. Le site Flightradar a indiqué qu’un vol de Red Wings en provenance de Tel Aviv avait atterri à Makhachkala à 19h00, heure locale.

Le média indépendant russe Sota a précisé qu’il s’agissait d’un vol en transit qui devait redécoller pour Moscou deux heures plus tard.

Les autorités ont fermé l’aéroport de Makhachkala, capitale de la région à majorité musulmane. Il a été rouvert lundi en fin de journée. Le ministère de la santé du Daghestan a déclaré que plus de 20 personnes ont été blessées, dont deux grièvement. Il a ajouté que parmi les blessés se trouvaient des policiers et des civils.

L’agence russe de l’aviation civile, Rosaviatsia, a annoncé par la suite que l’aérodrome a été libéré, mais qu’il resterait fermé aux avions entrants jusqu’au 6 novembre.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent quelques membres de la foule brandissant des drapeaux palestiniens et criant des slogans antisémites, et d’autres essayant de renverser une voiture de police. Certains se sont mis à contrôler les passeports des passagers à l’arrivée de l’avion, apparemment dans le but d’identifier les citoyens israéliens.

Sur les vidéos, on peut voir un manifestant tenant une pancarte sur laquelle on peut lire : « Les tueurs d’enfants n’ont pas leur place au Daghestan ».

Cet incident survient alors que les forces israéliennes continuent d’assiéger et de pilonner la bande de Gaza en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre contre des civils israéliens.  Les militants du Hamas ont tué sans distinction 1 400 personnes, pour la plupart des civils, et en ont kidnappé 230 autres.

Les bombardements israéliens incessants sur la bande côtière ont tué plus de 8 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, selon les organisations humanitaires et le ministère de la santé du territoire dirigé par le Hamas.

Le mufti suprême du Daghestan, le Cheikh Akhmad Afandi, a appelé les habitants à mettre fin aux troubles qui ont eu lieu à l’aéroport.

« Vous vous trompez. Cette question ne peut être résolue de cette façon. Nous comprenons et percevons très douloureusement votre indignation. … Nous résoudrons ce problème différemment. Pas avec des rassemblements, mais de manière appropriée. Un maximum de patience et de calme à vous », a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur le réseau Telegram.

Le gouverneur du Daghestan, Sergei Melikov, a promis des retombées sur toute personne ayant pris part aux violences.

« Tous les Daghestanais compatissent aux souffrances des victimes des actions d’individus et de politiciens injustes et prient pour la paix en Palestine. Mais ce qui s’est produit dans notre aéroport est scandaleux et devrait faire l’objet d’un examen approprié de la part des forces de l’ordre. Et c’est ce qui sera fait », a-t-il écrit sur Telegram.

Le Daghestan et la Tchétchénie sont deux zones russes majoritairement musulmanes, situées dans une région qui connaît depuis des années de violentes tensions avec les autorités centrales russes.

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