Le mouvement palestinien Hamas a lancé aujourd’hui, samedi, la plus violente attaque contre Israël depuis des années. Des dizaines de personnes ont été tuées et d’autres enlevées lors d’un assaut surprise combinant des hommes armés pénétrant en Israël et un barrage de roquettes tirées depuis la bande de Gaza.
« Notre ennemi paiera un prix qu’il n’a jamais connu », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu. « Nous sommes en guerre et nous la gagnerons ».
Lors d’une réunion d’urgence tenue à Ramallah avec de hauts responsables de l’Autorité palestinienne, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que le peuple palestinien avait le droit de se défendre contre « la terreur des colons et des troupes d’occupation », a rapporté l’agence de presse officielle WAFA.
L’agence de presse israélienne N12 News a indiqué qu’au moins 100 Israéliens avaient été tués.
L’armée israélienne a déclaré avoir riposté par des frappes aériennes sur Gaza, où des témoins ont rapporté avoir entendu de fortes explosions et vu de nombreux morts et blessés transportés dans des hôpitaux, ajoutant que les forces navales avaient tué des dizaines d’hommes armés palestiniens qui tentaient de s’infiltrer en Israël par la mer.
Le chef adjoint du Hamas, Saleh al-Arouri, a déclaré à la presse que le groupe détenait un grand nombre de prisonniers israéliens, dont des hauts fonctionnaires. Il a ajouté que le Hamas détenait suffisamment d’otages pour obliger Israël à libérer tous les Palestiniens qui se trouvent dans ses prisons.
L’armée a confirmé que des Israéliens étaient retenus en captivité à Gaza et que des soldats avaient été tués, selon les médias N12 et Reshet 13.
Les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré que 198 Palestiniens avaient été tués dans des frappes aériennes.
Le Hamas a déclaré que les frappes sont motivées par l’escalade des attaques israéliennes contre les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem et contre les Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.
« C’est l’heure de la plus grande bataille pour mettre fin à la dernière occupation sur terre », a déclaré le commandant militaire du Hamas, Mohammad Deif, en annonçant le début de l’opération dans une émission diffusée sur les médias du Hamas et en appelant les Palestiniens du monde entier à se battre.
Le Hamas prône la destruction d’Israël
L’attaque a marqué une infiltration sans précédent en Israël par un nombre inconnu d’hommes armés du Hamas traversant la bande de Gaza. Elle constitue le coup le plus dur porté à Israël dans le cadre du conflit avec les Palestiniens depuis les attentats suicides de la deuxième Intifada il y a une vingtaine d’années.
En 2021, Israël et le Hamas se sont livrés une guerre de dix jours. Les affrontements avaient éclaté au lendemain de la célébration par Israël du 50e anniversaire de la guerre de 1973, qui avait conduit le pays au bord d’une défaite catastrophique à l’issue d’une attaque surprise de la Syrie et de l’Égypte.
Le groupe militant du Jihad islamique a déclaré qu’il s’était joint aux attaques et qu’il retenait plusieurs soldats israéliens en captivité. Des images diffusées par le Hamas sur son compte Telegram montrent ses combattants en train de sortir des soldats israéliens d’un char d’assaut.
Les médias israéliens ont fait état d’échanges de coups de feu entre des groupes de combattants palestiniens et les forces de sécurité dans des villes du sud d’Israël. Le chef de la police israélienne a déclaré qu’il y avait « 21 scènes actives » dans le sud d’Israël.
À Gaza, les habitants se sont munis de stocks de provisions en prévision des jours difficiles à venir. Certains ont évacué leurs domiciles pour rejoindre des abris.
L’envoyé spécial des Nations unies pour la paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a condamné les attaques contre Israël dans un communiqué et a lancé un avertissement : « Il s’agit d’un précipice dangereux et j’appelle tout le monde à s’éloigner du bord du gouffre. »
Les violences ont également suscité des condamnations de la part de Washington et d’autres capitales occidentales.
« Les États-Unis condamnent sans équivoque les attaques non provoquées des terroristes du Hamas contre les civils israéliens. Le terrorisme n’est jamais justifié », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
