L’OTAN a officiellement chargé l’Italie de diriger sa mission de sécurité en Irak à partir du mois de mai prochain, pour succéder aux États-Unis qui ont annoncé le retrait de leurs forces militaires déployées dans le pays pour lutter contre l’Etat islamique. Le rôle des États-Unis se limitera à la formation des forces du gouvernement, ce qui soulève de nombreuses questions sur l’alternative européenne sur le territoire irakien.
Depuis 2018, l’Italie a réalisé de nombreux efforts dans la lutte antiterroriste. L’Alliance a choisi de renforcer son rôle en février 2020, conformément à la demande de Bagdad. L’Italie a été choisie pour fournir conseil et formation, et développer les capacités de planification des forces irakiennes dans le plein respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Irak.
Le ministre italien de la Défense, Lorenzo Guerini, a joué un rôle important en proposant son pays dans de nombreux forums internationaux, notamment auprès des autorités irakiennes.
L’Italie a effectué 4 visites en Irak en un peu plus d’un an. Le dernier contact a eu lieu début juillet 2021, lorsque Lorenzo Guerni a rencontré son homologue irakien Juma Inad, dans le cadre d’une visite de la délégation gouvernementale dirigée par le Premier ministre Mustafa al-Kadhimi, qui a rencontré le Premier ministre italien Mario Draghi.
Guerini a déclaré que les institutions italiennes soutenaient l’Irak et sa stabilité, et a proposé son pays pour mener la “mission de l’OTAN en Irak”.
Le 2 juillet 2021, le Premier ministre irakien Mustafa al-Kadhimi a rencontré son homologue italien Mario Draghi au Palais Chigi, le siège du gouvernement italien à Rome. Al-Kadhimi a exprimé son appréciation pour le rôle de l’Italie au sein de la coalition internationale pour lutter contre les branches terroristes de l’Etat islamique, et le soutien apporté aux forces irakiennes, indiquant que l’Irak attend avec impatience l’intervention de l’Italie au cours de la prochaine étape.
Al-Kadhimi a clairement affirmé que son pays était disposé à étendre sa coopération militaire avec l’Italie dans les domaines de la formation, du développement des méthodes de lutte contre le crime organisé, de la surveillance des trafics monétaires et d’autres activités illégales.
Il a ajouté que Bagdad se réjouit du rôle accru des entreprises et des investisseurs italiens en Irak, notamment dans le domaine des infrastructures, et l’accélération des consultations en cours pour le projet d’extension de la voie ferrée (Bassora-Turquie) reliant le port Grand Faw.
Il a également salué le développement de cette coopération dans les domaines de l’entretien des barrages, de l’énergie, de l’enseignement supérieur, du tourisme et des antiquités, et a exprimé la volonté irakienne d’activer le transport aérien direct entre Bagdad et Rome.
L’intervention italienne en Irak inquiète l’Iran qui espérait mettre en place une domination économique, politique et sécuritaire dans le pays.
L’Iran aspirait à investir en Irak et y mener les projets d’infrastructure. Un membre du conseil d’administration de la Chambre de commerce irano-irakienne, Syed Hamid Hosseini, a rappelé fin décembre dernier les efforts déployés par son pays pour obtenir des investissements importants pour les infrastructures irakiennes, affirmant que Bagdad est incapable de fournir plus de 1200 mégawatts d’électricité, et que l’Iran exporte entre 50 et 52 millions de mètres cubes de gaz vers l’Irak, des informations qualifiées de mensongères par les experts.
