Washington annonce une d’interdiction de visa pour les colons extrémistes de Cisjordanie

Le département d’État a annoncé une nouvelle politique en matière de visas contre les colons israéliens qui attaquent et font déplacer les Palestiniens de Cisjordanie.

Depuis près d’un an, l’administration Biden fait pression sur le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour l’inciter à poursuive les colons extrémistes accusés d’attaquer des Palestiniens et de vandaliser leurs biens. Ces attaques se sont multipliées à la suite de l’attentat perpétré par le Hamas le 7 octobre, qui a fait 1 200 morts, en majorité des civils, dans le sud d’Israël.

Ces dernières semaines, les responsables américains se sont montrés frustrés par l’incapacité du gouvernement israélien à contenir les colons dont la violence risque, selon eux, d’alimenter le jeu des militants. Le président Joe Biden a proposé pour la première fois l’interdiction des visas dans une tribune publiée le 18 novembre par le Washington Post, et le secrétaire d’État Antony Blinken a informé les responsables israéliens des restrictions à venir au cours des prochaines réunions à Jérusalem.

« La semaine dernière, en Israël, j’ai clairement indiqué que les États-Unis étaient prêts à prendre des mesures en faisant appel à leurs propres autorités », a déclaré Antony Blinken dans un communiqué mardi.

« Nous continuerons à demander des comptes pour tous les actes de violence commis contre des civils en Cisjordanie, quels qu’en soient les auteurs ou les victimes », a-t-il ajouté.

Cette nouvelle politique intervient alors que l’administration Biden fait pression sur Israël pour réduire l’intensité des bombardements aériens sur la bande de Gaza, où plus de 1,9 million de personnes, soit plus de 80 % de la population, ont fui leur domicile. Les autorités sanitaires palestiniennes affirment que plus de 15 900 personnes ont été tuées depuis le début de cette guerre, qui en est à son 60e jour.

Au cours des deux mois qui ont suivi l’offensive surprise du Hamas, les Nations unies et les groupes de défense des droits ont constaté une recrudescence des attaques contre les civils palestiniens, leurs maisons et leurs commerces.

Dimanche, les autorités palestiniennes ont déclaré qu’un homme de 38 ans de la ville de Qarawat Bani Hassan, dans le nord de la Cisjordanie, a été tué par balle dans un affrontement avec des colons israéliens. 

Au moins 246 Palestiniens, dont 65 enfants, ont été tués en Cisjordanie et à Jérusalem-Est depuis le 7 octobre, selon l’organisation humanitaire des Nations unies. Parmi eux, 8 Palestiniens ont été tués par des colons israéliens. La plupart des autres ont été tués par les forces israéliennes lors de leurs différentes opérations.  

Même avant la guerre, cette année était en passe d’être la plus meurtrière en Cisjordanie depuis que les Nations unies ont commencé à enregistrer les décès en 2005.

La Cisjordanie et Jérusalem-Est, que Israël a annexés lors de la guerre de 1967, abritent quelque 3 millions de Palestiniens. Avec Gaza, ces territoires sont convoités par les Palestiniens en vue de la création d’un futur État indépendant.

Depuis son entrée en fonction en décembre dernier, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a accéléré l’expansion des colonies, jugées illégales par la plupart des pays et qui, selon les Palestiniens, compromettent leur aspiration à créer un État.

Les Nations unies estiment que les récents actes de violence et d’intimidation commis par les colons, et qui ont contraint les Palestiniens à quitter leurs maisons, pourraient équivaloir à un transfert forcé de la population, ce qui est illégal au regard du droit international.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here