En réponse au discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé une menace directe contre le Liban, tandis que la Maison Blanche a souligné que le Hezbollah ne devrait pas exploiter le conflit entre Israël et le Hamas.
« Je dis à nos ennemis du nord, ne nous testez pas, car vous paierez un lourd tribut », a prévenu Benjamin Netanyahu, cité par les médias israéliens.
Le Premier ministre a déclaré dans un discours diffusé à la télévision qu’Israël n’accepterait aucun cessez-le-feu temporaire avec le Hamas avant la libération des 240 otages détenus par le mouvement depuis son attaque du 7 octobre.
« Israël rejette tout cessez-le-feu temporaire qui n’inclut pas le retour de nos prisonniers », a-t-il déclaré.
D’autre part, la chaîne de radiodiffusion publique israélienne « KAN 11 » a cité un ancien responsable du Shin Bet affirmant qu’« Israël devrait écouter attentivement les paroles de Nasrallah et les prendre au sérieux ».
Il a ajouté : « Les institutions sécuritaires et militaires en Israël devraient écouter attentivement ses paroles », a-t-il déclaré.
Après les propos du secrétaire général du Hezbollah selon lesquels les possibilités d’étendre cette guerre contre Israël étaient « ouvertes », la Maison Blanche a estimé que le parti libanais ne devait pas « exploiter » la guerre entre Israël et le Hamas.
« Nous et nos partenaires avons été clairs : le Hezbollah et les autres partis, qu’ils représentent des États ou non, ne devraient pas essayer d’exploiter le conflit en cours », a indiqué un porte-parole du Conseil national de sécurité.
Hassan Nasrallah a également menacé les États-Unis, qu’il tient pour « entièrement responsables » de la guerre à Gaza, de cibler leurs flottes en Méditerranée.
Au sujet de ces propos, le porte-parole a déclaré : « Nous n’entrerons pas dans une guerre des mots ».
Il a ajouté que « les Etats-Unis ne cherchent pas à exacerber ou à étendre l’onde du conflit actuel » entre Israël et le Hamas.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale a poursuivi : « L’affaire pourrait se transformer en une guerre Israël-Liban plus sanglante que la guerre de 2006. Les États-Unis ne veulent pas voir ce conflit s’étendre au Liban. La destruction potentielle qui s’abattra sur le Liban et sa population est inimaginable et peut être évité. »
Hassan Nasrallah a averti dans son discours d’aujourd’hui que « toutes les possibilités sont ouvertes sur le front sud », où les combattants du Hezbollah sont engagés dans des affrontements avec l’armée israélienne depuis le 8 octobre, au lendemain de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa ».
Nasrallah a déclaré que les combats avec Israël « se développeront à la lumière des événements à Gaza et de l’attitude de l’ennemi envers le Liban ».
L’armée israélienne a annoncé aujourd’hui que sept de ses soldats et un civil ont été tués à la frontière nord.
Plus de 50 combattants du Hezbollah, 10 militants de groupes alliés et 10 civils, dont un journaliste de Reuters, ont été tués du côté libanais de la frontière.
Israël considère le groupe libanais chiite soutenu par l’Iran comme sa menace immédiate la plus sérieuse. Il estime que le Hezbollah dispose d’environ 150 000 roquettes et missiles, ainsi que de drones et de missiles sol-air et sol-mer.
Toutefois, un conflit à grande échelle serait également coûteux pour le Hezbollah. Une nouvelle guerre globale déplacerait également des centaines de milliers de partisans du parti et causerait d’importants dommages au pays, qui croule déjà sous un effondrement économique historique qui dure depuis 4 ans.