Toujours pas d’accord sur « le fonds pertes et dommages » à un mois de la COP28

Les gouvernements peinent à se mettre d’accord sur le fonctionnement de base d’un fonds qui dirigerait l’argent des pays industrialisés vers les pays en développement, afin de les aider à faire face aux ravages du changement climatique.

Pourquoi est-ce si important ? L’accord sur la création éventuelle de ce fonds appelé « pertes et dommages » a représenté une avancée majeure l’an dernier lors de la COP27 à Charm el-Cheikh. Mais il est difficile de trouver le moyen de le rendre fonctionnel avant le sommet COP28 qui se tiendra en novembre aux Emirats arabes unies.

L’un des principaux objectifs des nouveaux dirigeants est de quitter le prochain sommet avec un fonds opérationnel, plutôt que de remettre sa mise en œuvre à plus tard.

Ce fonds serait basé sur la responsabilité historique des pays dans le changement climatique.

Le comité chargé de concevoir les éléments de base du fonds s’est retrouvé dans une impasse lors de séances marathon à la fin de la semaine dernière en Égypte. Il prévoit une séance supplémentaire le mois prochain à Abou Dhabi.

Le comité compte des représentants des États-Unis et d’autres grands pays industrialisés, ainsi que des pays en développement considérés comme plus vulnérables aux changements du climat.

Les principaux désaccords portent sur les questions suivantes : qui alimentera le fonds ? et où sera-t-il logé ?

Par exemple, les États-Unis font pression pour que la Banque mondiale et un large éventail de pays y contribuent.

Les pays en développement souhaitent un fonds distinct de la Banque mondiale, une organisation occidentale dominée par les États-Unis et critiquée depuis longtemps pour ses pratiques en matière de climat.

Ils estiment également que seuls les pays responsables du réchauffement de la planète à ce jour devraient payer, du moins dans une première phase.

Le président de la COP28, le Dr. sultan al-Jaber, a critiqué cette impasse dans une déclaration, indiquant au comité : « Le monde entier attend de vous des recommandations claires, nettes et solides avant la COP28 pour rendre opérationnel le Fonds des pertes et dommages et les accords de financement, afin qu’il puisse être activé et capitalisé peu de temps après. »

Le débat sur le fonds peut sembler être un sujet profondément enfoui dans les méandres de la diplomatie climatique, mais il pourrait exercer une influence considérable sur le succès ou l’échec de la COP28 elle-même, car il met en évidence le manque de confiance entre les pays riches et les pays pauvres en matière de changement climatique.

Rachel Cleetus de l’Union of Concerned Scientists, un groupe de défense de l’environnement, a averti que l’incapacité à parvenir à des recommandations consensuelles sur les pertes et dommages mettrait en péril d’autres objectifs clés de la COP28, comme l’accord sur l’arrêt progressif de l’utilisation des combustibles fossiles.

« L’idée que l’on peut isoler les questions que l’on préfère dans un coin quelque part et obtenir un accord là-dessus, alors que tout le reste… n’est pas accepté, n’est pas la bonne façon de procéder. Ce n’est tout simplement pas ainsi que cela fonctionnera », a-t-elle déclaré lors d’une interview accordée au journal Axios.

D’autre part, les négociateurs américains tentent de trouver un équilibre entre la promotion du fonds et la volonté de ne pas s’exposer à des accusations de responsabilité légale du fait Les représentants des gouvernements ont une dernière chance de s’entendre sur un cadre pour le fonds des pertes et dommages au début du mois prochain. Autrement, les négociateurs de la COP28 risquent de voir leur tâche se compliquer de façon considérable.

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