Mardi, l’armée israélienne a lancé sur Gaza les frappes aériennes les plus violentes depuis le début du conflit israélo-palestinien il y a 75 ans, malgré la menace des militants du Hamas d’exécuter un otage pour chaque maison touchée.
De l’autre côté du mur qui entoure l’enclave, des soldats israéliens continuent de récupérer des morts, quatre jours après le déchainement meurtrier des combattants du Hamas sur des civils israéliens. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière de l’histoire d’Israël.
Israël appelé 360 000 réservistes, placé Gaza en état de siège total et a promis de prendre une « puissante revanche » contre le Hamas.
L’ambassade d’Israël à Washington a déclaré que le bilan des attaques menées par le Hamas au cours du week-end avait dépassé les 1 000 morts.
Les victimes sont pour la plupart des civils, abattus dans leurs maisons, dans les rues ou au cours d’un festival en plein air. Entre 150 et 200 Israéliens et quelques étrangers ont été pris en otage et emmenés à Gaza, certains ont été exhibés dans les rues.
Le ministère de la santé de Gaza a déclaré que les représailles israéliennes avaient tué au moins 830 personnes et blessé 4 250. Les frappes se sont intensifiées dans la nuit de mardi à mercredi, faisant trembler le sol et projetant fumée et flammes dans le ciel.
Selon les Nations unies, plus de 180 000 habitants de Gaza se retrouvent sans abri.
À la morgue de l’hôpital de Khan Younis à Gaza, des corps ont été déposés sur des brancards avec des noms inscrits sur leur ventre. Les médecins ont appelé les proches à venir chercher les corps rapidement en raison du manque de place dans les morgues.
Un bâtiment municipal a été touché alors qu’il servait d’abri d’urgence. Les survivants ont parlé d’un grand nombre de morts.
« Aucun endroit n’est sûr à Gaza, vous voyez qu’ils frappent partout », a déclaré Ala Abu Tair, 35 ans, qui s’était réfugié dans ce bâtiment avec sa famille après avoir fui Abassan Al-Kabira, près de la frontière.
Deux membres du bureau politique du Hamas, Jawad Abou Shammala et Zakaria Abou Maamar, ont été tués dans d’une frappe aérienne à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, selon un responsable du Hamas. L’armée israélienne a confirmé qu’ils ont été frappés pendant la nuit.
Il s’agit des premiers membres importants du Hamas tués depuis qu’Israël a commencé à bombarder l’enclave. Israël a déclaré qu’Abou Shammala avait dirigé un certain nombre d’opérations visant des civils israéliens. Il était membre du bureau politique du Hamas chargé des affaires économiques.
Trois journalistes de Gaza ont été tués alors qu’ils effectuaient un reportage à l’extérieur d’un bâtiment, ce qui porte à six le nombre de journalistes tués.
Le ministère palestinien des affaires étrangères a déclaré que les frappes israéliennes avaient détruit depuis samedi plus de 22 600 unités résidentielles et 10 établissements de santé, et endommagé 48 écoles.
Le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Turk, qui a dénoncé les attaques du Hamas, a indiqué que des civils ont été blessés dans des frappes israéliennes sur des immeubles, des écoles et des bâtiments de l’ONU.
« Le droit international humanitaire est clair : l’obligation de veiller constamment à épargner la population civile et les biens de caractère civil reste applicable tout au long des attaques », a-t-il déclaré.