Dans une déclaration commune avec la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les Émirats arabes unis ont annoncé mardi qu’ils autoriseraient les défenseurs de l’environnement à « faire entendre leur voix » et à se rassembler pacifiquement lors de la conférence climatique des Nations Unis de cette année, qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.
« Conformément aux lignes directrices de la CCNUCC et aux normes et principes internationaux en matière de droits de l’homme, des espaces seront mis à la disposition des défenseurs du climat pour qu’ils puissent se rassembler pacifiquement et faire entendre leur voix », indique la déclaration.
Au Emirats arabes unis, une autorisation officielle est indispensable pour toute manifestation. En règle générale, le pays du Golfe interdit les protestations que les autorités considèrent comme étant perturbatrices.
La déclaration commune a été publiée après que Simon Stiell, chef de la CCNUCC, et Sultan al-Jaber, président de la COP28, ont signé un accord bilatéral qui définit la base juridique de l’organisation et de l’accueil des négociations sur le climat.
« Pour faire avancer l’action et l’ambition climatiques, nous nous engageons fermement à veiller à ce que les valeurs de l’ONU soient respectées lors des COP », a déclaré Simon Stiell.
« Nous mettons également tout en œuvre afin que les voix des jeunes, des femmes, des communautés locales, des peuples autochtones et des personnes les plus touchées par le changement climatique soient entendues et prises en considération dans le processus de la COP. »
Les Émirats arabes unis sont un important producteur de pétrole et l’un des plus gros émetteurs de CO2 au monde par habitant.
Le choix de ce pays pour accueillir la COP28 a déclenché des critiques de la part des groupes de défense de l’environnement, qui estiment que la participation d’un exportateur de pétrole pourrait ralentir les progrès dans la lutte contre le réchauffement de la planète.
La désignation de Sultan al-Jaber, président directeur général de la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi, pour présider les négociations a déclenché une polémique chez les activistes qui ont mis en garde contre un risque de conflit d’intérêts.
M. al-Jaber a également été critiqué pour ne pas avoir évoqué la nécessité d’éliminer progressivement le recours aux combustibles fossiles, se concentrant uniquement sur les efforts visant à réduire les émissions de combustibles fossiles.
Au mois de juin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a averti que les pays devaient commencer à éliminer progressivement le pétrole, le gaz et le charbon.
« Le problème n’est pas seulement celui des émissions de combustibles fossiles. Il s’agit des combustibles fossiles, un point c’est tout », a déclaré Antonio Guterres à la presse.
Par ailleurs, des organisations non gouvernementales, dont Human Rights Watch, ont averti que les restrictions imposées par les EAU à la liberté d’expression pourraient altérer la participation effective des militants de la lutte contre le changement climatique.
En mai, une déclaration commune de dizaines de groupes de défense des droits de l’homme et de l’environnement a remis en cause le choix d’accueillir la conférence des parties aux Émirats arabes unis, déclarant qu’ils craignaient que « les restrictions sévères imposées par les autorités des Émirats arabes unis ces dernières années entravent la participation pleine et significative des journalistes, des militants, des défenseurs des droits de l’homme, de la société civile, des groupes de jeunes et des représentants des peuples indigènes à la COP28 ».
Des rassemblements limités ont été autorisés lors des dernières négociations des Nations unies sur le climat en Égypte, où les autorités ont souvent réprimé les manifestations et détenu des activistes. En Égypte, les manifestations n’ont été autorisées qu’à certaines heures, et dans une zone spécifique surveillée et construite spécialement à cet effet.
