Gaza : un « plan secret » vise à exclure le Hamas et le président de l’Autorité palestinienne après la guerre, selon Mohammed Dahlan

Dans une interview réalisée par le New York Times, Mohammed Dahlan, l’ancien conseiller du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a relancé les discussions sur la possibilité qu’un dirigeant palestinien assume la responsabilité de la bande de Gaza et que les pays arabes jouent un rôle dans le maintien la sécurité.

Il a déclaré que les dirigeants arabes discutaient en ce moment de plans « secrets » selon lesquels un nouveau dirigeant palestinien prendrait en charge la bande de Gaza et certaines parties de la Cisjordanie actuellement administrées par l’Autorité palestinienne. Le nouveau dirigeant remplacerait Mahmoud Abbas, qui conserverait un rôle symbolique.

​Le journal a cité des représentants palestiniens selon lesquels les responsables de six gouvernements arabes se sont rencontrés en Arabie Saoudite la semaine dernière pour discuter de l’avenir de Gaza et de la nécessité d’un cessez-le-feu.

« Pas d’Abbas, pas de Hamas… de nouvelles personnes prendront le relais au sein de l’Autorité palestinienne », a déclaré Dahlan, 62 ans, depuis sa résidence aux Emirats arabes unis ou il s’est installé depuis son désaccord avec Mahmoud Abbas.  

Il a ajouté que la nouvelle administration palestinienne pourrait appeler les pays arabes amis à envoyer des forces pour aider à maintenir l’ordre à Gaza, notant que des pays comme les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite seraient prêts à aider et à financer la reconstruction.

« S’il existe une solution à deux États, la réponse est un grand oui », a-t-il ajouté. « Les principaux pays arabes sont très désireux de régler ce conflit… pas (seulement) la guerre, mais le conflit dans son ensemble. »

L’Arabie saoudite et l’Égypte ont refusé de commenter le plan rapporté par Dahlan.

Un communiqué des Émirats arabes unis envoyé au journal n’a pas évoqué de plan, mais précisait que « notre contribution à tout effort de reconstruction à Gaza sera conditionnée » à des engagements en faveur de la « solution à deux États ».

Cependant, ce plan se heurtera à des défis majeurs avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui veut maintenir un contrôle de « sécurité globale » sur Gaza et la Cisjordanie, rejetant la création d’un État palestinien pleinement souverain.

Toute proposition sur l’avenir de la bande de Gaza nécessiterait également l’approbation du Hamas, qui contrôle toujours une partie du sud de l’enclave.

Lors des visites de responsables américains en Cisjordanie depuis le déclenchement de la guerre, les États-Unis ont annoncé à plusieurs reprises leur volonté de voir l’Autorité palestinienne jouer un rôle à Gaza après la guerre.

D’importants responsables américains se sont rendus en Cisjordanie ces dernières semaines pour rencontrer Abbas, dans l’espoir que le président de 88 ans puisse réformer son Autorité, qui n’est pas assez populaire pour administrer Gaza.

Mahmoud Abbas, qui a été l’architecte des accords de paix d’Oslo avec Israël en 1993, a progressivement vu sa légitimité être mise à mal par la construction de colonies israéliennes en Cisjordanie, selon Reuters.

De nombreux Palestiniens considèrent désormais son administration corrompue, antidémocratique et déconnectée de la réalité.

Trois Palestiniens et un haut responsable régional ont déclaré le mois dernier que les propositions de Washington, à huis clos, incluent l’abandon par Abbas d’une partie de son contrôle sur le pouvoir. Il pourrait, dans ce cadre, nommer un adjoint, confier des pouvoirs exécutifs plus larges à son Premier ministre et introduire de nouvelles personnalités à la tête de l’organisation.

Concernant la position des pays arabes, CNN a cité le mois dernier un diplomate occidental selon lequel les responsables arabes avaient clairement indiqué lors de discussions précédentes qu’ils n’étaient pas enthousiastes à l’idée de participer à une force internationale pour assurer la sécurité à Gaza après la guerre.

Un ambassadeur arabe a déclaré à la chaîne américaine que son pays « ne déploiera aucune de ses forces à Gaza après la guerre ».

Le journal Foreign Policy a rapporté que l’administration Biden « prépare le terrain pour un accord majeur et ambitieux qui lierait le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite à des mesures substantielles vers l’établissement d’un État palestinien », selon 9 analystes et anciens responsables du gouvernement américain.

Le plan sur lequel travaille l’administration est basé sur l’idée de conclure un accord de défense américano-saoudien en échange de la normalisation par l’Arabie saoudite de ses relations avec Israël, toutes les parties acceptant de formuler des mesures en vue de l’établissement d’un État palestinien.

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