Le Conseil de sécurité de l’ONU impose des sanctions à Mutlaq Al-Marani pour crimes de guerre au Yémen

Le jeudi 6 octobre 2022, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU a inscrit trois responsables houthis sur la liste des sanctions internationales, impliquant notamment le gel des avoirs et l’interdiction de voyager et de détenir des armes à titre personnel.

Les sanctions visent le commandant de l’armée de l’air, Ahmed Ali Ahsan Al-Hamzi, le commandant de la marine, Mansour Ahmed Al-Saadi, également connu sous le nom d’Abou Sajjad, ainsi que l’ancien chef adjoint de l’Agence de sécurité nationale (l’Agence de renseignement), Mutlaq Amer Al-Marani.

Selon la résolution, « Le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 2140 (2014) a convenu d’ajouter la contrainte spécifiée à sa liste de sanctions pour les personnes et entités faisant l’objet de mesures imposées par le Conseil de sécurité et approuvées en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.”

Les sanctions du Conseil de sécurité contre les trois dirigeants houthis s’inscrivent dans la continuité des mesures plus complètes et plus étendues prises par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et les États-Unis pour isoler et assiéger les milices putschistes.

En octobre 2021, le Conseil de sécurité de l’ONU a inscrit 3 autres dirigeants houthis sur une “liste noire” : les chefs militaires Mohammad Abdul Karim Al-Ghamari, Youssef Al-Madani et Saleh Mesfer Alshaer.

Mutlaq Amer Al-Marani

Mutlaq Ali Amer Al-Marani, ressortissant yéménite, est l’un des 5 frères considérés comme les plus hauts chefs de la milice Houthie. La fratrie est issue d’une dynastie proche des sphères les plus dangereuses du milieu de l’espionnage, et dirigent une entité connue sous le nom de « Sécurité préventive », un service de renseignement secret mis en place, au départ, par les Gardiens iraniens de la révolution pour ses missions secrètes au Yémen.

Les frères de Mutlaq sont Amer, Zayd, Abbas et al-Hussein. Tous ont occupé divers rôles dans la sécurité et l’armée. Trois d’entre eux ont été tués au cours des dernières années par des frappes aériennes de la coalition dans l’est du Yémen.

Mutlaq Al-Marani, qui répond également au surnom d'”Abou Emad”, est Général au sein de l’armée et est toujours considéré comme l’un des chefs des services de renseignement les plus dangereux du gouvernement houthi, connu pour ses violations flagrantes des droits humains des Yéménites.

Il est responsable du secteur dit de la “sécurité intérieure” au sein de l’Agence de sécurité et du renseignement de la milice houthie.

Rapport de l’ONU

Le rapport des experts des Nations unies publié en 2017 à l’issue des enquêtes sur les violations des droits de l’homme au Yémen, avait cité Mutlaq Al-Marani parmi les 11 dirigeants houthis responsables d’avoir émis des mandats d’arrêt et ordonné des actes de torture, allant jusqu’à séquestrer des enfants pendant des années en les privant de soins médicaux.

Le rapport a également noté l’implication d’Al-Marani dans la mort de 3 détenus des suites de leurs blessures après avoir été torturés.

Début 2020, le Trésor américain a inscrit sur la liste du terrorisme Al-Marani et 4 autres chefs houthis qui dirigent le service de renseignement de Sanaa, et leur a imposé des sanctions sévères pour crimes de guerre.

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