Les Forces Chabk ont été créées en 2014 par l’Organisation Badr, qui est affiliée aux Unités de mobilisation populaire pro-iraniennes (Hachd al-Chaabi).
Cette milice exerce son contrôle sur la route qui relie la ville de Mossoul dans la province irakienne de Ninive, à Erbil, la capitale de la région du Kurdistan, lui assurant une source de revenus lucrative grâce aux redevances qu’elle impose sur cette route.
L’ancien Premier ministre irakien Haider al-Abadi, tout comme son successeur Adel Abdul-Mahdi, n’a pas réussi à mettre fin aux opérations de sécurité et aux activités commerciales non autorisées de cette faction dans les plaines de Ninive. Cette main mise sur la région est encore d’actualité à l’ère de l’actuel Premier ministre, Mustafa al-Kazimi.
Les gardiens de la révolution iranienne ont réussi à rallier les membres du groupe Chabk dans les rangs de leurs milices car la plupart d’entre eux sont chiites. Ils ont été recrutés grâce à des écoles et des centres religieux créés dans leurs villages, malgré les différences sectaires qui opposent le régime iranien et les chiites Chabk, qui sont fortement influencés par les ordres soufis et qui, par conséquent, ont des croyances particulières bien qu’ils soient chiites. Les gardiens de la révolution iranienne ont ignoré ces différences et se sont employés à les séparer de la population kurde avec laquelle ils vivent et dont ils parlent la langue, Téhéran prônant la primauté de l’appartenance religieuse sur celle de l’appartenance culturelle.
Au cours des derniers mois, la région autonome du Kurdistan irakien a été la cible d’attaques de missiles lancées depuis le côté de la plaine de Ninive. Le gouvernement régional en a imputé la responsabilité aux milices Chabk, une accusation que ces dernières ont fermement niée. Une organisation fictive se faisant appeler “al-Sabiqoun” (les Précédents) a revendiqué les attentats, mais cela n’a pas convaincu les Kurdes, et les deux parties ont continué à se lancer des accusations d’attaques et de contre-attaques.
La milice Chabk a étendu sa domination à travers les plaines de Ninive et est considérée comme le dirigeant de facto de la région, dont les habitants ne peuvent ni construire ni disposer des terres sans l’autorisation des militants, qui gèrent des prisons et des centres de torture indépendants.
Les tribus arabes des plaines de Ninive les accusent d’avoir commis des crimes de guerre odieux contre la population. Les Unités de mobilisation populaire dirigées par la milice Chabk ont procédé à plusieurs arrestations de citoyens sunnites et sont accusées d’avoir illégalement liquidé bon nombre d’entre eux, estimant être la seule autorité du nord-ouest de l’Irak.
