Le Qatar, l’argent et la terreur : Les institutions financières (Partie II)

Dans une première partie publiée le 21 janvier, The Daily Reports s’est intéressé au rapport du Counter Extremism Projet, intitulé “Le Qatar, l’argent et la Terreur”, dans lequel l’ONG a cité les organisations terroristes financées par le Qatar, détaillant la nature des efforts déployés par le richissime Etat du Golfe pour promouvoir le terrorisme et l’extrémisme islamiques.

Ce second volet du rapport passe en revue les institutions financières qataries impliquées dans le financement du terrorisme dans la région du Moyen-Orient.

Al Rayan Bank

Al Rayan Bank (Masraf Al Rayan) est un réseau bancaire qatari qui aspire à devenir le plus grand système bancaire mondial basé sur la chari. En juin 2020, une action en justice intentée aux États-Unis accusait le Qatar d’avoir financé le Jihad islamique palestinien (JIP) et le Hamas par l’intermédiaire de trois institutions financières qataries, la Qatar Charity, Masraf Al Rayan et la Banque nationale du Qatar. Les trois institutions ont des liens avec des membres de la famille royale qatarie. Les plaignants sont des amis et des membres de la famille de 10 citoyens américains morts en Cisjordanie dans les attaques terroristes menées par le JIP et le Hamas entre 2014 et 2016. Le procès avance que Qatar Charity a collaboré avec la banque Masraf Al Rayan et la Banque nationale du Qatar pour transférer des millions de dollars au Hamas et au JIP. Il accuse en outre le régime qatari d’avoir coopté “plusieurs institutions qu’il domine et contrôle pour acheminer les dollars américains convoités (la monnaie choisie par les réseaux terroristes du Moyen-Orient) vers le Hamas et le JIP sous couvert de dons de bienfaisance”.

Basée à Birmingham, en Angleterre, la filiale britannique d’Al Rayan Bank serait la plus grande et la plus ancienne banque islamique du Royaume-Uni. Al Rayan affirme ne soutenir aucune entité extrémiste, mais les quelque 85 000 clients du réseau britannique d’Al Rayan comprennent un certain nombre d’organisations islamistes britanniques accusées de promouvoir l’extrémisme et de soutenir des groupes comme la Confrérie des Frères musulmans et le Hamas. Par exemple, parmi les clients d’Al Rayan se trouve la mosquée Finsbury Park de Londres, qui employait auparavant l’imam extrémiste Abu Hamza al-Masri, qui purge deux peines à perpétuité aux États-Unis pour avoir soutenu le terrorisme. La mosquée a ensuite été reprise par l’Association musulmane liée aux Frères musulmans de Grande-Bretagne. HSBC a clôturé les comptes de la mosquée en 2014, affirmant que cette mosquée dépassait “l’appétit pour le risque” de la banque. Parmi les clients d’Al Rayan il y a également caritative InterPal, une organisation sanctionnée par les États-Unis qui l’accusent d’apporter un soutien financier au Hamas.

Le soutien Qatari :

La banque qatarie Masraf Al Rayan détient une participation de 70 % dans la société britannique Al Rayan. Le fonds souverain du Qatar contrôle les 30 % restants. Masraf Al Rayan est la deuxième plus grande banque du Qatar.

Doha Bank

Fondée en 1979, la Doha Bank est l’une des plus grandes institutions financières du Qatar. Elle possède plusieurs succursales dans le monde, notamment au Koweït, aux Émirats arabes unis, en Inde, au Japon, en Chine, au Canada, en Allemagne et au Royaume-Uni. En août 2019, huit réfugiés syriens ont intenté une action en justice au Royaume-Uni accusant la Doha Bank d’avoir transféré des fonds au Front al-Nosra. Selon la plainte, les frères qataris Moutaz et Ramez al-Khayyat ont utilisé des comptes de la banque pour acheminer des fonds vers le Front al-Nosra pendant la guerre civile syrienne. Les plaignants ont affirmé avoir été victimes de “graves blessures d’ordre physique et psychiatrique” et avoir été déplacés par le Front al-Nosra. Selon le procès, les frères Khayyat auraient transféré de grosses sommes d’argent via la banque vers des comptes en Turquie et au Liban, où l’argent liquide a été retiré et envoyé de l’autre côté de la frontière syrienne pour être remis aux combattants d’al-Nosra, permettant à al-Nosra “de causer des pertes et des dommages aux plaignants”. La Doha Bank a nié les accusation. Les plaignants vivent en Europe mais en dehors du Royaume-Uni. Ils ont intenté une action en justice à Londres parce que la banque y a un bureau. En novembre 2020, quatre des plaignants ont retiré leurs plaintes, affirmant subir des intimidations de membres du gouvernement qatari. En juin 2021, un deuxième groupe de réfugiés syriens a intenté une autre action en justice au Royaume-Uni, pour un complot présumé organisé par un groupe de responsables et d’hommes d’affaires qataris, deux banques et plusieurs organisations caritatives ayant conspiré avec le gouvernement qatari en coordination avec les Frères musulmans, pour blanchir de l’argent pour le Front al-Nosra en Syrie. La plainte accuse la Doha Bank et la Qatar National Bank d’avoir facilité le transfert de fonds grâce à des contrats de construction surestimés, l’achat de biens à des prix gonflés et des trop-perçus versés aux travailleurs migrants syriens. La plainte soutient que la Qatar National Bank et la Doha Bank savaient ou auraient dû savoir qu’elles étaient utilisées pour financer le terrorisme. Les deux banques ont nié les accusations.

Le soutien Qatari :

Le principal actionnaire de Doha Bank est la Qatar Investment Authority.

Quatre membres de la famille dirigeante al-Thani siègent au conseil d’administration de la Doha Bank.

La Banque Nationale du Qatar

La Qatar National Bank (QNB Group) est le plus grand réseau bancaire du Qatar. En juin 2020, la banque disposait de 267 milliards de dollars d’actifs et prétendait être la plus grande banque de la région Moyen-Orient et Afrique. La banque possède des succursales au Moyen-Orient, en Asie, en Afrique et en Europe. Une action en justice intentée aux États-Unis en juin 2020 accusait le Qatar d’avoir financé le Jihad islamique palestinien (JIP) et le Hamas par l’intermédiaire de trois institutions financières qataries, la Qatar Charity, Masraf Al Rayan et la Banque nationale du Qatar. Les trois institutions ont des liens avec des membres de la famille royale qatarie. Les plaignants sont des amis et des membres de la famille de 10 citoyens américains morts en Cisjordanie dans les attaques terroristes menées par le JIP et le Hamas entre 2014 et 2016. Le procès soutenait que Qatar Charity a collaboré avec Masraf Al Rayan et la Banque nationale du Qatar pour transférer au Hamas et au JIP des millions de dollars. En juin 2021, un groupe de réfugiés syriens a déposé une plainte au Royaume-Uni alléguant un complot ourdi par un groupe de responsables et d’hommes d’affaires qataris, deux banques et plusieurs organisations caritatives ayant conspiré avec le gouvernement qatari en coordination avec les Frères musulmans, pour blanchir de l’argent pour le Front al-Nosra en Syrie. La plainte accusait la Doha Bank et la Qatar National Bank d’avoir facilité le transfert de fonds levés grâce à des contrats de construction surestimés, l’achat de biens à des prix gonflés et des trop-perçus versés aux travailleurs migrants syriens. La plainte soutient que la Qatar National Bank et la Doha Bank savaient ou auraient dû savoir qu’elles étaient utilisées pour financer le terrorisme. Les deux banques ont nié les accusations.

Le soutien Qatari :

Le conseil d’administration de la Qatar National Bank compte plusieurs membres de la famille royale qatarie.

La Qatar Investment Authority détient une participation de 50% dans la Qatar National Bank.

Retrouvez la première partie du rapport en cliquant ci-dessous :

Traduit de l’anglais par F. Haythem

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