La réaction de Téhéran à la visite du ministre israélien des Affaires étrangères à Manama révèle l’inquiétude iranienne

Les critiques émises par l’Iran au sujet de la visite du ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid à Manama, a provoqué la colère des Bahreïnis qui les perçoivent comme une ingérence dans la politique de leur pays et une tentative de semer la discorde dans la société bahreïnie.

Lapid a rencontré jeudi le roi de Bahreïn, Hamed ben Issa Al Khalifa, ainsi que le prince héritier et Premier ministre, le prince Salman ben Hamed Al Khalifa.

Le dossier iranien a été évoqué lors de cette visite alors que Yair Lapid inspectait le quartier général de la cinquième flotte de la marine américaine à Bahreïn, engagée ces dernières années dans des affrontements avec des navires iraniens.

Le journal israélien “Haaretz” a indiqué que les deux parties avaient discuté des moyens de coopérer pour contrer les attaques de drones iraniens. Il a cité une source politique israélienne affirmant que “l’Iran développe des capacités de combat en utilisant des drones et d’autres moyens, suscitant l’inquiétude de tout le monde”.

Le journal a souligné que “la photo du ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid prise devant le navire de guerre américain Pearl Harbor aux côtés de son homologue bahreïni Abdul Latif Al-Zayani, du responsable de la marine américaine Brad Cooper et de la chargée d’affaires à l’ambassade américaine Maggie Nardi, était un message adressé à l’Iran.”

Après l’ouverture de l’ambassade d’Israël à Manama, Lapid a déclaré aux journalistes : “Nos opportunités sont communes. Nos menaces sont également communes, et elles ne sont pas loin d’ici”, dans une référence claire à l’Iran, ajoutant : “Lorsque nous parlons de paix, nous devons nous rappeler que la paix doit être protégée de ceux qui veulent lui nuire.”

De son côté, Saeed Khatibzadeh, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, a déclaré dans un communiqué publié par l’agence de presse iranienne : “Nous condamnons toute préparation à la consolidation de la présence israélienne destructrice dans la région.”

Sur les réseaux sociaux, des militants ont répliqué en affirmant que les accords sur la sécurité inquiètent l’Iran et que c’est cette inquiétude qui l’a conduit à publier une telle déclaration qui porte une “incitation” sous-jacente, rappelant l’attaque lancée par Téhéran sur Manama au lendemain de l’annonce de l’établissement de relations diplomatiques avec Israël, ce qui a été perçu comme une ingérence dans la politique de Bahreïn et un effort pour accroitre les tensions au sein de ce pays du Golfe, considéré comme étant dans la ligne de mire des ambitions iraniennes depuis l’Antiquité.

Le sous-secrétaire du ministère des Affaires étrangères, le Cheikh Abdullah ben Ahmed ben Abdullah Al Khalifa, a publiquement critiqué l’Iran lors de sa visite en Israël en août dernier. “Ce que nous voyons du point de vue bahreïni et de l’expérience de mon pays avec l’Iran, c’est une ingérence continue dans les affaires internes de mon pays… Si vous observez les crises dans tout le Moyen-Orient, vous trouverez un fil rouge qui traverse toutes ces crises et qui porte l’empreinte iranienne”, a-t-il déclaré.

Related articles

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here