L’Égypte craint le renforcement du mouvement des Frères musulmans sur son territoire

Les autorités égyptiennes craignent un possible renforcement du mouvement des « Frères musulmans » dans le pays, notamment en raison de la guerre en cours entre Israël et la bande de Gaza.

La confrérie des Frères musulmans, classée comme organisation terroriste en Égypte, a des liens historiques avec le mouvement islamique palestinien Hamas. Le groupe a opéré aux côtés des Frères musulmans en Égypte jusqu’en 2017, pour mettre en œuvre des activités terroristes visant à saper l’administration du président égyptien Abdelfattah al-Sissi.

Le Hamas et la Confrérie bénéficient tous deux d’un soutien financier substantiel de la part du Qatar, qui permet également aux dirigeants des deux groupes de se réfugier dans des hôtels de luxe à Doha.

En juin 2023, des informations ont affirmé qu’à la demande de l’Égypte, le Qatar avait ordonné l’expulsion d’une centaine de dirigeants de la Confrérie et d’autres groupes islamistes.

La principale inquiétude de l’Égypte actuellement concerne l’impact du conflit de Gaza sur sa stabilité interne et le maintien du leadership du président al-Sissi.

Étant donné que les Frères musulmans représentent l’opposition la plus importante en Égypte et qu’ils sont affiliés au Hamas, on craint qu’ils ne cherchent à déstabiliser le gouvernement.

Abdelfattah al-Sissi a déclaré que le Hamas était un groupe terroriste lorsqu’il a pris le pouvoir en 2014 dans la bande de Gaza.

Le 25 janvier 2024, le ministre égyptien de l’intérieur, Mahmoud Tawfik, a mis en garde contre les efforts déployés par les Frères musulmans pour relancer leur propagande en diffusant de fausses informations incitant à la révolte et à la violence.

A l’occasion de la 72e journée de la police, le ministre égyptien a souligné les tentatives du mouvement pour perturber la stabilité du gouvernement et l’harmonie sociale.

Il a indiqué que le groupe utilise les réseaux sociaux pour attirer et former de nouvelles recrues parmi les jeunes, afin de les préparer à monter des attaques meurtrières contre leur pays.

Mahmoud Tawfik a révélé que les forces de sécurité égyptiennes avaient déjoué 129 tentatives de mise en place de cellules terroristes au cours de l’année dernière, et qu’elles avaient pris des mesures contre les entités commerciales qui financent les infrastructures des Frères musulmans.

Par ailleurs, les responsables égyptiens de la sécurité indiquent qu’en dépit des revers importants subis par les Frères musulmans en Égypte, le groupe tente de reconstruire son réseau à l’étranger, notamment en Turquie et en Syrie.

En Syrie, la Confrérie opère dans des zones propices aux activités terroristes, entrainant ses membres à utiliser des armes.

Les divisions internes et les conflits de pouvoir ont également affaibli les Frères musulmans, réduisant leur influence par rapport à leur apogée entre 2011 et 2013.

Les agences de sécurité égyptiennes surveillent de près les dirigeants du mouvement à l’étranger, qui tentent de rétablir des liens avec des activistes en Égypte.

Mahmoud Tawfik a également mis en garde contre l’exploitation de l’instabilité régionale par les organisations terroristes pour créer de nouvelles cellules et recruter des membres via les réseaux sociaux. Il a appelé à la vigilance contre les violences potentielles dirigées contre les institutions de l’État.

Malgré les efforts déployés pour démanteler la Confrérie des Frères musulmans, les cellules dormantes attendent le moment propice pour commettre des attentats.

Les dirigeants du mouvement à l’étranger sont engagés dans un jeu de dupes qui consiste à tenter une réconciliation avec le gouvernement égyptien, qui s’oppose formellement à de telles initiatives.

Les prisons égyptiennes abritent de nombreux dirigeants des Frères musulmans condamnés pour violence et incitation à la violence, tandis que d’autres ont fui vers des pays comme la Turquie et le Qatar.

Les services de renseignement égyptiens sont particulièrement préoccupés par la possibilité que des agents du Hamas pénètrent sur le territoire égyptien après le conflit, s’associant potentiellement aux Frères musulmans et à l’Etat islamique dans le nord du Sinaï pour lancer des attaques terroristes coordonnées contre le régime, comme cela a été le cas jusqu’en 2017.

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