Le gouverneur de Floride Ron DeSantis, qui a été considéré pendant une grande partie de l’année 2023 comme l’étoile montante du parti républicain, vient de mettre fin à sa campagne présidentielle après avoir échoué à dépasser son rival Donald Trump dans les sondages.
M. DeSantis a fait son annonce dans une vidéo de quatre minutes et demie publiée sur X dimanche, à moins de 48 heures des élections primaires du New Hampshire, le deuxième État dans la course à l’investiture.
« Nous n’avons pas de chemin clair vers la victoire », a-t-il déclaré dans la vidéo.
Ce retrait laisse désormais la bataille des primaires essentiellement en tête-à-tête entre Donald Trump et Nikki Haley, l’ancienne ambassadrice de M. Trump à l’ONU, qui continue de le talonner dans les sondages et qui s’est classée loin derrière lors des caucus de l’Iowa, où M. DeSantis est arrivé en deuxième position avec 21 %, alors que M. Trump a terminé en première position avec 51 %.
Selon les sondages, c’est dans le New Hampshire que Nikki Haley a le plus de chances de battre Donald Trump mardi.
Dimanche, M. DeSantis a rapidement soutenu M. Trump, un adversaire des primaires qu’il a de plus en plus critiqué sur le terrain.
« Il est clair pour moi qu’une majorité d’électeurs des primaires républicaines veulent donner une nouvelle chance à Donald Trump. … Bien que j’aie eu des désaccords avec Donald Trump, notamment en ce qui concerne la pandémie de coronavirus et l’élévation d’Anthony Fauci [conseiller du COVID-19], M. Trump est supérieur à l’actuel président en exercice, Joe Biden. C’est clair », a déclaré M. DeSantis dans sa vidéo. « J’ai signé un engagement à soutenir le candidat républicain et j’honorerai cet engagement. »
DeSantis commence 2024 en tant que compétiteur raté de Trump, mais il est entré en 2023 en étant perçu comme l’alternative la plus probable pour remporter l’investiture présidentielle du parti.
Il s’est souvent vanté de son palmarès de victoires conservatrices dans son État, où les républicains ont de plus en plus souvent remporté un certain nombre d’élections locales, alors même que les candidats alignés sur Trump luttaient dans des courses très médiatisées ailleurs dans le pays.
Parmi les réalisations de M. DeSantis en Floride, il cite son opposition à l’accès à l’avortement, sa résistance très médiatisée aux recommandations des autorités sanitaires fédérales au plus fort de la pandémie COVID-19, et son opinion selon laquelle de nombreux élèves de la maternelle à la 12e année ne devraient pas recevoir d’enseignement public sur les questions LGBTQ parce qu’il n’est pas adapté à leur âge.
Cette dernière position, adoptée dans le cadre de la loi sur les droits parentaux à l’éducation (Parental Rights in Education Act) et largement condamnée par les défenseurs des LGBTQ, a contribué à consolider le profil national de M. DeSantis en tant que guerrier républicain, mais a déclenché une longue querelle avec la Walt Disney Company, l’un des plus grands employeurs privés de Floride.
Disney a intenté un procès, affirmant que M. DeSantis et ses alliés avaient exercé des représailles contre l’entreprise parce qu’elle s’était prononcée contre la loi sur les droits parentaux dans l’éducation, que les critiques appellent la loi « Don’t Say Gay », une étiquette que les partisans de la loi rejettent.
Donald Trump a mis de côté des mois de critiques et de moqueries à l’égard de Ron DeSantis dimanche soir, célébrant son ancien rival républicain comme son plus récent partisan.
Pour M. Trump, c’est devenu un rituel familier que d’accueillir le soutien de quelqu’un qui a essayé de l’affronter. Néanmoins, lors du rassemblement de dimanche dans le New Hampshire, il était remarquable de voir Trump faire l’éloge de DeSantis sans l’appeler « DeSantimonious » ou « DeSanctus », mettant ainsi fin à la rivalité la plus amère de la campagne 2024 des Républicains.
“Je tiens à remercier Ron et à le féliciter pour son excellent travail”, a déclaré M. Trump au début de son intervention. “Il a été très aimable et m’a soutenu. Je lui en suis reconnaissant et j’ai hâte de travailler avec Ron », a déclaré l’ancien président.
