Un accord crucial conclu entre les Etats-Unis et la Chine en amont de la COP28

Les États-Unis et la Chine se sont engagés à soutenir un nouvel objectif mondial en matière d’énergies renouvelables et à collaborer sur les questions de pollution engendrée par le méthane et le plastiques, selon une déclaration commune publiée à l’issue d’une réunion visant à trouver un terrain d’entente avant les négociations de la COP28 à Dubaï, qui commenceront le 30 novembre prochain.

Le partenariat entre les deux plus grands pays émetteurs de gaz à effet de serre est jugé crucial pour parvenir à un consensus plus large sur l’action climatique lors de la COP28. Les États-Unis et la Chine détiennent chacun des records peu enviables en matière de climat : les États-Unis sont le plus grand pollueur de l’histoire, et la Chine est actuellement le plus grand pollueur du monde. Ensemble, ils émettent 38 % des gaz à effet de serre.

Le président américain Joe Biden et le président chinois Xi Jinping, se sont réunis plus tôt cette semaine autour d’une conversation de quatre heures. Le résultat de cette rencontre est un accord visant à augmenter considérablement le taux des énergies propres, à remplacer les combustibles fossiles et à réduire les émissions responsables du réchauffement.  

« Alarmés par les conclusions scientifiques les plus fiables, dont le Sixième Rapport d’évaluation du GIEC, les États-Unis et la Chine réaffirment leur engagement à mettre en œuvre efficacement la CCNUCC et l’Accord de Paris, en tenant compte de l’équité et du principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, à la lumière des circonstances nationales diverses, afin d’atteindre l’objectif de l’Accord de Paris conformément à son Article 2, qui stipule le maintien de la hausse de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius et de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré Celsius, dont les efforts visant à maintenir cet objectif de 1,5 degré à portée de main. »

Voici certains des points établis dans l’accord :

Les deux pays ont convenu de « poursuivre les efforts pour tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030 ».

Ces niveaux d’énergie renouvelable sont conçus « de manière à accélérer la substitution au charbon, au pétrole et au gaz ».

Les deux pays envisagent une « réduction significative des émissions du secteur de l’énergie » au cours de cette décennie.

Le Groupe de travail se concentrera sur la transition énergétique, le méthane, l’économie circulaire et l’efficacité des ressources, les provinces, états et villes à faible émission de carbone, et la déforestation, ainsi que sur tout sujet convenu. Leurs engagements climatiques nationaux de 2024 comporteront des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre au-delà du dioxyde de carbone, dont le méthane et l’oxyde nitreux. Jusque-là, la Chine s’en montrée réticente à traiter le méthane dans le cadre des réductions de la pollution climatique ; l’établissement par la Chine d’objectifs concrets en matière de méthane sera une étape importante.

Les critiques déplorent l’ampleur et la rapidité de l’accord, mais peu contestent le fait que la reprise de la collaboration entre les États-Unis et la Chine représente un pas significatif vers l’établissement de nouveaux objectifs ambitieux, et qu’il fournit un élan à l’approche de la COP28.

Plus important encore, les deux parties ont convenu de relancer le Forum sur l’efficacité énergétique États-Unis – Chine pour multiplier les échanges de politiques liées aux solutions d’économie d’énergie et de réduction de carbone dans des domaines clés comme l’industrie, le bâtiment, les transports et les équipements. Le Forum américano-chinois sur l’efficacité énergétique est un partenariat public-privé lancé en 2010, et qui a réuni des représentants de l’industrie des deux pays pour exploiter les opportunités commerciales de l’efficacité énergétique tout en atteignant les objectifs énergétiques et environnementaux.

Les États-Unis et la Chine soulignent l’importance de la COP28 pour œuvrer sur les stratégies d’adaptation et d’atténuation du changement climatique pour les 10 prochaines années. Ils acceptent la responsabilité du rôle important qu’ils jouent dans leurs propres pays et dans le monde pour mettre en œuvre des initiatives pragmatiques, pour mobiliser le groupe de travail afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, et pour promouvoir le multilatéralisme.

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