Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré dimanche dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS que les Etats-Unis ne souhaitaient pas voir des fusillades se produire dans des hôpitaux.
Il a ajouté que Washington était impliqué dans des négociations entre Israël et le Qatar concernant les détenus, avertissant qu’ « il n’est pas possible de revenir à ce qui était avant le 7 octobre en matière de gouvernance à Gaza ».
Sullivan a déclaré qu’il fallait laisser les Palestiniens décider de l’avenir de Gaza.
« Nous allons faire sortir les Américains de Gaza aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Le chef du Hamas, Oussama Hamdan, a répondu à la Maison Blanche dimanche en déclarant que « Gaza ne sera gouvernée que par son peuple, et il n’y aura aucune autorité politique ou sécuritaire là-bas, à l’exception de celle des Palestiniens ».
Au cours d’une conférence de presse tenue à Beyrouth, Oussama Hamdan a ajouté que la décision du Sommet des pays arabes de lever le siège et d’imposer l’entrée de l’aide humanitaire à la bande assiégée « va dans le bon sens et nous attendons sa mise en œuvre », a rapporté l’Agence de presse du monde arabe.
La Ligue arabe et l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) ont décidé de lever le siège de Gaza et d’« imposer » l’entrée immédiate de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza et de condamner toute tentative de déplacement des Palestiniens du nord vers le sud de Gaza ou à l’extérieur de la Cisjordanie et de Jérusalem. La Ligue arabe a également appelé le Conseil de sécurité à prendre une décision pour mettre fin à l’offensive israélienne contre Gaza.
Les bombardements se sont poursuivis dimanche avec la même intensité à proximité des hôpitaux entre les combattants du Hamas et l’armée israélienne, qui tente d’avancer dans la bande de Gaza, menaçant la vie de milliers de Palestiniens bloqués dans des établissements de santé.
D’autres zones de la bande de Gaza sont sous le feu des bombardements de l’armée israéliennes, notamment le sud, où des dizaines de milliers de Palestiniens sont arrivés ces derniers jours après avoir fui le nord où se concentrent les combats. Comme pour ceux qui ont atteint le sud avant eux, les nouveaux arrivants peinent à trouver un abri, tandis que la plupart des habitants de la région ne trouvent ni nourriture, ni médicaments, ni eau, depuis le début du siège.
Youssef Abu al-Rish, sous-secrétaire au ministère de la Santé du Hamas, a déclaré qu’Israël avait « complètement détruit le bâtiment du service de cardiologie de l’hôpital Al-Shifa », le plus grand hôpital de la bande de Gaza, où sont bloqués actuellement des dizaines de milliers de déplacés, de blessés et de malades en raison des combats qui se poursuivent depuis 3 jours aux environs de l’établissement hospitalier.
L’armée a précédemment nié avoir délibérément pris pour cible l’hôpital, mais a réitéré son accusation selon laquelle le Hamas utilise les hôpitaux comme quartier général pour ses dirigeants et militaires, ce que le groupe palestinien nie fermement.
« De fausses informations circulent selon lesquelles nous avons encerclé et bombardé l’hôpital Al-Shifa. Ce sont des rapports mensongers », a déclaré Daniel Hagari, le porte-parole de l’armée, ajoutant : « Le Hamas ment sur ce qui se passe dans les hôpitaux ».
« Le personnel de l’hôpital Al-Shifa nous a demandé de l’aide pour évacuer les nourrissons du service pédiatrique vers un hôpital plus sûr. Nous fournirons l’assistance nécessaire », a t-il poursuivi.
La guerre entre Israël et les factions armées palestiniennes à Gaza entre dans son 38ème jour, tandis que l’escalade se poursuit sans le moindre signe d’un cessez-le-feu imminent.
Depuis le début des bombardements, plus de 11 078 personnes ont été tuées à Gaza, dont plus de 4 506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.
