Plus de 130 entreprises dont Ikea, Volvo Cars, eBay, Heineken et Godrej Industries, ont appelé les dirigeants internationaux à convenir d’un calendrier pour l’abandon des combustibles fossiles lors du prochain sommet de l’ONU sur le climat (COP28) qui aura lieu à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre.
Les entreprises, qui représentent collectivement près d’un milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel, ont publié lundi une lettre ouverte dans laquelle elles ont déclaré que les chefs d’État et de gouvernement participant à la COP28 aux Émirats arabes unis doivent s’attaquer à la principale cause du changement climatique : l’utilisation des combustibles fossiles.
Les signataires, dont AstraZeneca, BT Group, Nestlé, Unilever, Bayer, Ørsted, Iberdrola et Vodafone, ont attiré l’attention sur le fait que leurs entreprises « ressentent les effets et le coût de la hausse des phénomènes météorologiques extrêmes résultant du changement climatique ». C’est la première fois qu’un groupe d’entreprises aussi important exhorte collectivement les gouvernements à abandonner les combustibles fossiles.
« Nous appelons toutes les parties participant à la COP28 à rechercher des résultats qui jetteront les bases d’une transformation du système énergétique mondial en vue d’une élimination complète des combustibles fossiles et d’une réduction de moitié des émissions au cours de cette décennie », indique la lettre, qui a été coordonnée par la We Mean Business Coalition, une organisation à but non lucratif qui milite en faveur d’une plus grande action climatique à l’échelle mondiale.
Jesper Brodin, directeur général d’Ingka, la société à l’origine d’Ikea, a déclaré au Financial Times que le monde va devoir se débarrasser des combustibles fossiles, mais qu’il s’agit à présent de savoir quand et comment.
« Nous sommes une grande communauté de chefs d’entreprise qui demandent à nos dirigeants [internationaux] d’assumer la responsabilité politique », a déclaré Jesper Brodin. « Nous aimerions voir un accord [sur l’élimination progressive des combustibles fossiles]. »
L’élimination progressive des combustibles fossiles devrait constituer l’un des points cruciaux de la COP de cette année, l’Union européenne ayant décidé cette semaine d’insister sur cette question à Dubaï.
Lors du sommet de l’année dernière, plus de 80 pays ont soutenu une proposition visant à éliminer progressivement l’utilisation du pétrole et du gaz, mais des pays comme l’Arabie saoudite et la Russie se sont opposés à la motion.
Les Émirats arabes unis sont l’un des plus grands producteurs de pétrole et de gaz au monde. Le président désigné de la COP28, le Dr. Sultan al-Jaber, qui dirige également la compagnie pétrolière nationale du pays, a déclaré cette année que les combustibles fossiles non exploités devront être progressivement éliminés d’ici 2050, si le monde veut limiter l’augmentation de la température globale pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris de 2015.
Dans le cadre de l’accord de Paris, les pays ont accepté de limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2°C (idéalement à 1,5°C) par rapport aux niveaux de l’ère préindustrielle.
Un porte-parole de la COP28 a déclaré que les Émirats arabes unis préconisent de tripler la capacité des énergies renouvelables. « La réduction progressive des combustibles fossiles est inévitable et essentielle, mais elle doit également être juste et ordonnée, et la construction d’un nouveau système énergétique ne peut se faire à grande vitesse et à grande échelle qu’avec une action unie. »
Depuis l’accord de Paris, les entreprises ont fixé des objectifs dits « nets zéro » pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050, mais beaucoup ont exprimé leur inquiétude concernant le manque de politiques nationales et internationales cohérentes pour atteindre les objectifs de l’accord de 2015.
Dans leur lettre, les entreprises ont déclaré qu’en tant que grands acheteurs et utilisateurs d’énergie, elles « prennent des mesures et s’efforcent d’éliminer progressivement leur utilisation des combustibles fossiles » et de les remplacer par des énergies renouvelables.
